A l'instar des grands clubs européens, le CSS a son peuple de supporters… Animés du désir d'être plus proches de leur club, s'impliquer et participer efficacement à sa progression, voire à sa notoriété tant sur le plan national que celui international, les supporters du CSS se sont attelés à créer des groupes autour du club. Leur objectif commun, c'est d'assurer un soutien indéfectible à leurs couleurs préférées, une sorte de force populaire pour conférer au club une aura beaucoup plus en rapport avec son standing : «Il s'agit, comme l'a souligné Lotfi Bousarsar, une figure de proue du paysage sportif de la ville, d'emboîter le pas aux supporters des grands clubs européens qui confèrent à chacune des sorties de leurs équipes respectives une ambiance spéciale sur les grandins avec toute la panoplie nécessaire». Les «Fighters» en précurseurs En fait, le premier groupe qui a vu le jour dans le paysage sportif à Sfax, c'est les «Fighters». C'était en 2003. Le club passait à l'époque par une période difficile. Il avait besoin d'un nouveau souffle pour retrouver ses sensations et sa vigueur d'antan. La création du groupe est venue à l'initiative de jeunes étudiants qui ont voulu participer à la «renaissance» de leur club au blason singulièrement terni. Ceux-ci ont trouvé aussi auprès des dirigeants de l'époque le soutien escompté pour faire valoir leurs idées et leurs aspirations. Les précurseurs étaient Makrem Ben Amor, Borhane Griche, Zaher Drira, Midou, Mohamed Allouche, Zied Abdelkefi, Ahmed Maâzoun et Aymen Stippa. C'est ce dernier qui assume actuellement la présidence du groupe, tout animé d'ambitions renouvelées : «Nous comptons pour le moment pas moins de cinq mille fidèles, tous imbus des mêmes valeurs morales envers le club. Nos relations avec les autres groupes créés au cours des dernières années sont excellentes. Et puis, nous veillons à assurer les mêmes objectifs, à savoir la création d'une ambiance festive sur les gradins afin d'assurer un soutien inconditionnel à notre équipe sans pour autant nous défaire des préceptes de la morale et du fair-play». A propos des rapports avec leurs homologues des autres clubs, «Fighters» est toujours animé du désir de les raffermir davantage. «Dans ce contexte, des soirées en commun sont organisées avec nos partenaires des autres clubs à la veille de chacune de nos confrontations. Le respect mutuel demeure notre devise», a renchéri Aymen Stippa, non sans conviction. «Leoni» (Lions), dernier- né C'est également le même état d'esprit parmi les affiliés à la nouvelle tendance dénommée : «Leoni sfaxiani». Tous sont contre la violence dans les stades et militent pour un football-spectacle et prônent la bonne humeur à travers leurs chants et les refrains repris en commun. Hamadi Allouche, une des figures de proue de ce groupe créé en 2007, nous a confié que la révolution du 14 janvier a consolidé tout un chacun dans sa conviction que le pays ne mérite pas d'être divisé : «Nous militons chacun pour ses couleurs en vue d'un même objectif : celui de porter encore plus haut l'étendard du football tunisien. La nouvelle tendance ne jouit, certes, pas d'une grande assisse populaire, analogue à celle dont disposent les «Fighters». Mais elle se distingue par les rapports amicaux qui unissent ses membres, Sfax vit et se bat pour le football, le vrai».