AL QODS (Reuters) — L'émissaire américain George Mitchell retournera dimanche au Proche-Orient pour tenter de lancer des pourparlers directs entre Palestiniens et Israéliens, a-t-on appris hier auprès des deux parties. Le représentant du Président Barack Obama devait entamer initialement cette nouvelle mission il y a 48 heures mais il l'avait différée sine die en raison du projet de construction de 1.600 nouveaux logements pour les Juifs à Al Qods-Est. «Les Américains nous ont dit qu'il viendrait dimanche», a déclaré un responsable palestinien en précisant qu'il serait reçu par le Président Mahmoud Abbas, qui est revenu sur son accord pour des pourparlers indirects à l'annonce du projet israélien. L'initiative d'Israël, divulguée au beau milieu d'une visite à Al Qods du vice-président américain Joe Biden, a été jugée «insultante» par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui a sommé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de lui fournir des preuves formelles de sa volonté de paix. Mitchell a décidé de revenir dimanche à Al Qods après s'être longuement entretenu mercredi avec le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, ont fait savoir hier les services de ce dernier. Le leader travailliste israélien et l'ancien sénateur démocrate américain «ont discuté des divers moyens et possibilités de résoudre cette crise et d'enclencher des négociations entre Israël et les Palestiniens», ont-ils précisé dans un communiqué. La mission de Mitchell va coïncider avec un déplacement de Netanyahu lundi à Washington, où il doit prendre la parole devant l'Aipac, le principal lobby pro-israélien aux Etats-Unis. Il n'est pas prévu qu'il soit reçu à la Maison-Blanche. Clinton a demandé à Netanyahu de renoncer au nouveau projet immobilier à Al Qods-Est et d'accepter que les négociations indirectes avec les Palestiniens portent sur les questions centrales du conflit, notamment le statut de la ville sainte et les frontières du futur Etat palestinien. Mercredi, le département d'Etat a déclaré qu'aucune réponse n'avait été reçue du chef du gouvernement israélien, qui avait jugé hors de question, 48 heures plus tôt, de cesser de construire des habitations pour loger les Juifs dans le «Grand-Al-Qods».