WASHINGTON (Reuters) — «Des choix difficiles mais nécessaires» attendent Israël sur la voie de la paix au Proche-Orient parce que le statu quo avec les Palestiniens n'est pas viable, a déclaré hier la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. «Le statu quo n'est viable pour aucune des parties. Il ne promet que la violence et des aspirations insatisfaites», souligne-t-elle dans un discours qu'elle devait prononcer hier devant un influent groupe de pression israélien et dont ses services ont diffusé des extraits. «Il y a une autre voie. Une voie qui conduit à la sécurité et à la prospérité pour tous les peuples de la région. Cela exigera que toutes les parties — Israël compris — fassent des choix difficiles mais nécessaires», ajoute-t-elle. Le discours d'Hillary Clinton, qui fait suite à des échanges acrimonieux liés à l'annonce d'un projet de construction de nouveaux logements israéliens, insiste sur l'attachement «solide comme un roc» des Etats-Unis à la sécurité d'Israël et à son avenir. «Garantir la sécurité d'Israël est pour moi plus qu'une position politique. C'est un engagement personnel qui ne fléchira jamais», dit la secrétaire d'Etat à l'adresse du groupe pro-israélien Aipac. Elle souligne toutefois que les Etats-Unis ont le devoir «de dire la vérité quand il le faut» et d'exhorter Israël à prendre des mesures pour mettre fin à son conflit avec les Palestiniens, qui «menace Israël à long terme en tant qu'Etat juif sûr et démocratique». Pression maintenue sur l'Iran Benjamin Netanyahu devait prendre la parole devant l'Aipac hier . Avant de partir pour Washington, le Premier ministre israélien a dit avoir informé les dirigeants américains que les pressions internationales n'empêcheraient pas l'Etat juif de poursuivre ses constructions autour d'Al-Qods. L'annonce, le 9 mars en pleine visite du vice-président américain Joe Biden, d'un projet de construction de 1.600 logements près d'Al-Qods-Est, a irrité Washington et fait capoter la reprise de pourparlers indirects auxquels les Palestiniens venaient de donner leur aval. L'émissaire américain au Proche-Orient George Mitchell se trouve dans la région pour tenter de relancer ces pourparlers. Les Etats-Unis continueront à exiger que le Hamas, mouvement islamiste palestinien contrôlant la bande de Gaza, renonce à la violence et reconnaisse Israël, fait savoir Clinton. Elle réclame à nouveau la libération du soldat israélien Gilad Shalit, enlevé en 2006, selon les extraits de son discours. La secrétaire d'Etat insiste en outre sur la menace que représente le programme nucléaire iranien, que les Etats-Unis et d'autres membres occidentaux du Conseil de sécurité de l'ONU cherchent à combattre par une nouvelle série de sanctions. Un Iran doté de l'arme nucléaire «enhardirait sa clientèle terroriste et risquerait de déclencher une course aux armements de nature à déstabiliser la région», dit-elle. «C'est inacceptable. Inacceptable pour les Etats-Unis. Inacceptable pour Israël. Et inacceptable pour la communauté internationale». Washington est déterminé à coopérer avec ses partenaires au sein du Conseil de sécurité de l'ONU pour faire comprendre aux dirigeants iraniens que leur intransigeance sur la question nucléaire entraîne des conséquences, poursuit Clinton. «Notre objectif, ce sont des sanctions croissantes, mais des sanctions qui se révéleront douloureuses», dit-elle. Il faut du temps pour parvenir à un accord, mais c'est «un investissement qui en vaut la peine pour obtenir le plus large soutien possible à nos efforts», ajoute Hillary Clinton.