• Et si les experts tunisiens inventaient un système adapté au contexte national ? Le débat qui bat son plein, depuis quelques semaines, sur le meilleur mode de scrutin à choisir en vue de l'élection, le 24 juillet prochain, de l'Assemblée constituante mérite que l'on s'y attarde un peu. L'objectif étant de décortiquer les arcanes qui semblent entourer, selon les analyses savantes pullulant sur les colonnes des journaux tunisiens, les deux modes principaux : le scrutin uninominal à deux tours et le scrutin de liste à la proportionnelle. Chacun de ces deux modes a ses avantages et ses inconvénients. Et s'il est une vérité partagée par tous, c'est bien celle selon laquelle il n'y a point de système modèle et encore moins de recette préétablie. Les partisans du scrutin uninominal avancent que celui-ci offre aux électeurs l'opportunité de tisser des liens directs avec les candidats qu'ils connaissent le mieux, et qu'ils considèrent comme les plus méritants et les plus rayonnants au plan national, régional et local. Ceux qui soutiennent le scrutin de liste privilégient la stabilité politique, l'émergence de deux ou au maximum trois forces politiques qui éviteraient au pays l'éparpillement des voix et la valse des gouvernements. La question qui s'impose d'elle-même : pourquoi nos constitutionnalistes et experts ne feraient-ils pas montre d'intelligence, de créativité et d'imagination pour produire une troisième voie qui irait de pair avec l'esprit de la révolution tunisienne et reflèterait fidèlement et ses objectifs et ses spécificités ? Le débat et ouvert.