Par Mohamed Hédi FERCHICHI Les médias nous ont annoncé, samedi dernier, la triste nouvelle d'un accident qui est survenu au niveau de l'avenue de la République à Tunis. Il s'agit d'un camion qui a heurté, par sa benne maintenue levée, les lignes électriques qui alimentent le réseau du métro léger. Les dégâts annoncés s'étalent sur un kilomètre de poteaux et câbles endommagés. Les dégâts non déclarés, bien que fortement ressentis, sont le temps perdu pour les clients de la Transtu et l'image de marque de cette dernière, bien qu'elle ait l'excuse de paraître elle-même victime du comportement d'autrui. Loin de chercher à culpabiliser qui que ce soit et dans le seul souci de faire tendre vers zéro les probabilités qu'un tel drame se reproduise dans le futur, une question légitime se pose: " Peut-on, désormais, éviter cet accident et comment faut-il procéder pour y parvenir?" Ce qui a eu lieu est déjà un fait accompli. La raison nous incite à en tirer des leçons, tout comme les Japonais qui ne cessent d'apprendre des séismes comment améliorer leurs constructions. L'origine du problème est certainement le non-respect de la limitation de hauteur, mais surtout l'absence d'un système dissuasif qui rappelle le chauffeur en cas d'oubli. Dans ce cas, un tel oubli a causé des dégâts matériels. Imaginons les pertes humaines si l'on avait au lieu des lignes endommagées une passerelle métallique sur laquelle circulaient des piétons pendant l'heure de pointe et que la benne ait entraînée un câble sous tension électrique pour le mettre en contact direct la passerelle! L'image semble caricaturale, mais pour chercher des solutions radicales on ne doit pas manquer d'imagination. A chaque fois que le respect d'une hauteur limite est de rigueur, comme le passage en dessous des lignes du métro ou de quelques ponts ou à l'entrée des tunnels…, les consignes ne sont toujours pas respectées par les chauffeurs pour des raisons d'ignorance ou de négligence. Imaginons un dispositif simple à réaliser, constitué de deux barres perpendiculaires entre elles, ce qui ressemble à la barre levante d'un parking mais en position de repos, à la différence que la barre horizontale se trouve au même niveau que la hauteur à respecter. Le dispositif étant installé à quelques pas avant d'arriver à l'entrée réelle: il sert alors d'entrée fictive. En cas de dépassement de hauteur, la barre est traînée par l'engin, elle effectue un mouvement de rotation dans le plan horizontal. Le chauffeur n'est toujours pas censé s'en rendre compte! Moyennent le principe de fusible à percuteur, ce déplacement vient percuter l'orifice d'une boule remplie d'air sous pression suffisamment élevée. Il en résulte une détonation, similaire à l'éclatement d'une roue, capable d'éveiller l'attention du chauffeur. Ce dernier s'arrête et recule sans que l'engin n'atteigne l'entrée réelle. Une fois libérée, la barre horizontale reprend sa position de repos grâce à un ressort de rappel de raideur appropriée fonctionnant comme ferme-porte. Il ne reste plus qu'à recharger la boule sous la bonne pression et la refermer en bouchant l'orifice pour que le dispositif regagne son efficacité et servir d'alarme à tout dépassement de hauteur limitée. C'était une idée à creuser. J'invite Monsieur le ministère du Transport et de l'Equipement ainsi que ses proches collaborateurs à y penser. Les solutions les plus efficaces découlent des idées les plus simples et les plus évidentes.