• Les écoliers ont repris les cours la peur au ventre • Les parents, inquiets pour la sécurité de leurs enfants, attendent que le ministère prenne les dispositions nécessaires pour protéger l'établissement C'est la peur au ventre que les écoliers ont repris les cours à l'école primaire 2-Mars de Mellassine. De retour des vacances, ces derniers ont découvert, effarés, leurs salles de classe pillées et saccagées par des inconnus. Ce n'est pas la première fois que l'établissement fait l'objet d'actes de vandalisme. Au cours des semaines précédentes, des vandales ont escaladé, la nuit tombée, la clôture basse de l'établissement et ont pénétré dans l'enceinte du lycée, entrant dans les salles de classe et arrachant les battants des fenêtres ainsi que les portes des armoires de classe. Ces derniers sont entrés par effraction dans le bureau du directeur et dans la salle des professeurs, forçant les armoires et saccageant les cahiers et les carnets de classe des élèves ; emportant avec eux les ordinateurs dont disposait l'établissement, qui en avait fait l'acquisition pour apprendre aux élèves l'informatique. Dans la classe de Majdi, âgée de sept ans et inscrit en deuxième année, ils étaient seulement trois, hier, à étudier de midi à dix-sept heures dans une salle où les tables en bois et à la peinture éraillée étaient renversées par terre. Ces derniers ont dû, d'abord, les remettre en place avant de commencer le cours. Dans une autre salle, c'est un instituteur qui a passé la serpillère pour nettoyer le sol, jonché de débris. Ce dernier, en venant le matin, a trouvé la salle dans un désordre indescriptible et a dû tout débarrasser et ranger de nouveau pour remettre un semblant d'ordre dans la classe, alors que les élèves attendaient dehors assis à des tables en bois. «Il faut voir dans quel état était la salle». Bref, c'est tant bien que mal que les instituteurs ont tenté de reprendre les cours dans des salles saccagées, dépourvues pour la plupart de tableaux et de tables , trouvant des difficultés à faire cours dans des conditions aussi lamentables. Quant aux parents, nerveux et anxieux, ils sont venus,hier, récupérer leurs enfants à la fin des cours; inquiets pour leur sécurité. Commerçant, Abdessatar Jendoubi est hors de lui. Ce père d'un brillant écolier âgé de neuf ans a décidé avec d'autres parents de se relayer pour assurer la surveillance de l'établissement, sans gardiens. «Nos enfants sont terrorisés à l'idée de venir en cours. Ils sentent qu'ils ne sont pas en sécurité et ont peur d'être attaqués. Comment voulez-vous qu'ils puissent se concentrer. Pour qu'ils puissent reprendre les cours, nous sommes venus nous-mêmes nettoyer les salles avec les instituteurs». Avant d'être vandalisée, il faut dire que l'école, à l'instar de beaucoup d'autres dans le pays,n'affichait pas une forme très reluisante: toilettes sans porte, lavabos cassés, vieux tableaux noirs accrochés à des murs suintants. Elle est encore loin de ressembler aujourd'hui, à une école du XXIe siècle.