Engoncés dans leurs tabliers et cartables flambants neufs sur le dos, écoliers, collégiens et lycéens ont repris, hier, le chemin de l'école, tournant la page de l'été. La place est aux retrouvailles avec les établissements scolaires, qui sont sortis de leur silence, devenant le théâtre d'effusions et d'accolades entre les élèves, heureux de se retrouver de nouveau, après la longue parenthèse des vacances. Du côté du lycée de la rue de Russie, à la vue des amis perdus de vue pendant l'été, les cris de joie fusent de partout. Après les longs palabres sur la destination des vacances et les joies de l'été, les visages redeviennent, tout à coup, graves devant les emplois du temps affichés dans la cour. Chaque élève commence à s'enquérir sur la répartition des heures de cours et les professeurs qui vont enseigner les matières de base dans leur spécialité. Pour certains, la première journée a démarré sur des chapeaux de roues avec des cours qui ont commencé dès huit heures du matin. Distribution des emplois du temps et rencontre avec les professeurs D'autres, à l'instar des élèves du baccalauréat, n'ont pas eu de matinée chargée se contentant juste de faire connaissance avec les nouveaux professeurs. Passant cette année le baccalauréat, Khaoula, Ons et Mariem, section sciences, ont débuté la journée avec les matières d'arabe et d'informatique d'une durée d'une heure chacune. Le professeur d'arabe a fait connaissance avec les nouveaux élèves et leur a présenté le programme du baccalauréat. "Nous n'avons pas encore commencé les cours, relève Ons, une jeune fille au regard rieur. Le professeur nous a présenté les thèmes que nous allons étudier au cours de l'année. Généralement au cours de la première journée, on nous remet l'emploi du temps. Ce qui est bien c'est que nous n'avons pas un emploi du temps très chargé. Nous n'avons pas cours la plupart des après-midis, ce qui va nous permettre de consacrer du temps à la révision régulière des matières de base". Rencontrée également devant l'établissement, Sarrah, bac sciences, n'est, par contre, pas satisfaite de son emploi du temps qui affiche des après-midis chargés alors qu'elle aurait voulu profiter de plus de temps libre. "La direction scolaire nous a programmé les matières optionnelles pendant les après-midis. Nous les étudions de 16 heures à 18 heures presque un jour sur deux. J'aurais bien voulu avoir la plupart des après-midis libres pour pouvoir réviser mes cours". Adossées au mur de leur lycée, Saoussen et Hajer, inscrites en deuxième année lettres, viennent de sortir de classe. Ces dernières ont eu cours de français au cours de la matinée, suivi d'un cours d'arabe. Mais le professeur était absent. "Nous avons fait connaissance avec notre professeur de français ce matin. Celle-ci nous a présenté le programme et nous a fait comprendre que son mot d'ordre est la dscipline et que nous devons réviser régulièrement nos cours. En effet, elle ne tolère pas q'un élève se présente à son cours sans qu'il ait révisé ce qui a été enseigné au cours de la séance précédente". Primaire :petits couacs Il y avait foule, hier matin, devant l'école primaire de la rue de Russie. L'anxiété se lisait sur les visages des parents des écoliers de première année. Tabliers et cartables neufs n'ont pas réussi à apaiser les craintes des tous petits garçons et des toutes petites filles, accrochés aux jupes de leurs mamans et effrayés par ce nouveau monde qu'ils découvrent pour la première fois. Dans le brouhaha qui régnait devant le portail, des voix de parents se sont élevées, manifestant leur mécontentement dû au changement d'emploi du temps à la dernière minute. "Lors de l'inscription, on nous a demandé de nous présenter à huit heures du matin, observe Saloua, mère d'un enfant inscrit en deuxième année primaire. Je suis venue avec mon fils à huit heures du matin. Il s'est avéré qu'il commence les cours à dix heures. En arrivant, je viens d'apprendre qu'un nouveau directeur a pris ses fonctions. Beaucoup de parents auraient bien voulu faire sa connaissance. Il y a vraiment une mauvaise organisation et un manque de communication". Il est midi. Devant la porte de l'école, Nour, une jeune femme âgée d'une quarantaine d'années, attend son fils de neuf ans sourd-muet. Heureuse qu'il ait intégré dans une classe normale, la jeune femme espère qu'il fasse l'objet d'une attention particulière de la part de son instituteur afin qu'il ne rencontre pas de difficultés au cours de son cursus scolaire. "Son père et moi sommes originaires de Gafsa, explique Nour. Nous avons déménagé à Tunis pour que notre fils puisse suivre une scolarité normale. Nous l'avons inscrit ici parce que cette école intègre des enfants porteurs de handicap. J'espère qu'ils s'occuperont bien de lui et qu'ils l'aideront à s'intégrer dans ce nouvel environnement".