• Le secteur minier peut encore jouer un rôle prépondérant pour le soutien à la création d'emplois et la dynamisation du tissu économique régional Le Nord-Ouest, semble-t-il, est en train de renaître de ses cendres et s'emploie à rattraper le temps perdu d'autant plus que la région a toujours fait partie des oubliés de la croissance. Aujourd'hui, les citoyens des gouvernorats du Kef, Jendouba, Siliana et Béja, tout en attendant le geste promis par le gouvernement, espèrent que les projets de développement infrastructurel en chantier vont mettre les pendules à l'heure et rendre justice à ceux qui en furent longtemps privés. Si le gouvernement a déjà pris la courageuse décision d'orienter la quasi-totalité du budget de l'Etat vers le développement des régions de l'intérieur à hauteur de 80% de la masse budgétaire contre 20% seulement avant, l'inversion de la tendance montre les priorités de l'action gouvernementale en cette phase critique où les espoirs d'une croissance économique sont réellement faibles, compte tenu de la situation économique actuelle et des multiples revendications qui s'élèvent un peu partout dans le pays. Aujourd'hui, encore, l'espoir renaît chez les habitants du Nord-Ouest de voir venir les investissements étrangers et nationaux dans la région où l'on s'emploie à moderniser l'infrastructure routière afin de faire de la Tunisie un espace continu, ouvert et équilibré où tous les citoyens ont la chance d'être heureux et de vivre dignement. Au Kef, les citoyens estiment que le grand projet de modernisation de la route Le Kef-Tunis, qui semble avancer sous bonne cadence, en dépit des difficultés apparues pendant les deux premiers mois de la révolution nationale de la dignité du 14 janvier, sera d'un apport appréciable pour drainer des investissements étrangers vers cette région où, il est vrai, l'on travaille d'arrache-pieds pour la mobilisation des capitaux et la recherche de nouveaux créneaux de développement comme la réouverture de certaines mines qui ont longtemps fait le bonheur de la population et renferment encore d'importantes quantités de minerai. Certains professionnels du secteur ont affirmé que le secteur minier a encore de beaux jours devant lui. Il suffit que l'Etat mette la main à la pâte et débloquent les fonds nécessaires pour faire tourner la machine minière de nouveau. Des sites miniers encore exploitables, nous dit-on, ont été fermés inexplicablement, mais l'argument du manque de rentabilité économique a toujours été soulevé. Un ingénieur à la retraite et ayant longtemps officié en tant que directeur de certaines mines du Nord-Ouest estime que les réserves minières du Nord-Ouest sont encore importantes et peuvent être exploitées à condition de mobiliser les investissements appropriés. D'ailleurs, des Australiens travaillent aujourd'hui sur la possibilité d'exploiter le phosphate à Kalaâ Khasba où l'on estime les opportunités d'investissement très probables et susceptibles de créer plusieurs centaines de postes d'emploi. Les jeunes de la région de Dahmani revendiquent, pour leur part, le droit au travail et appellent le gouvernement à mettre sur les rails le projet d'exploitation de la mine de phosphates de Sra Ouertane qui pourrait, selon les études effectuées, générer plus de deux mille emplois directs. L'ancien régime aurait, à tort, repoussé plusieurs offres internationales et l'annonce des résultats de l'appel d'offres international prévue avant la fin de l'année écoulée n'a pas eu lieu, faisant encore perdre de l'espoir à ceux qui escomptaient en tirer un quelconque profit. Dans une région où chaque emploi compte, un tel potentiel ne saurait sombrer indéfiniment dans les méandres de l'administration. Il constitue un véritable salut. Aussi les habitants appellent-ils encore à la mise en œuvre des travaux de la cimenterie de Dahmani, un projet que l'on cherchait à étouffer dans l'œuf pour des considérations occultes et même malveillantes. Il devrait, selon l'étude, offrir plus de 400 emplois et les promoteurs ont manifesté leur intention de monter le projet avec un financement de 250 millions de dinars. Même si tout espoir n'est pas perdu, il va de soi qu'il va falloir se remettre au travail et réparer les injustices subies surtout que les anciens élus n'ont jamais élevé la voix pour défendre la région.