Mobilisation des eaux, produits substantiels, industrie agroalimentaire, tourisme culturel et écologique : le Nord-Ouest constitue un terrain pratiquement vierge pour le développement industriel et agricole, en dépit de la mise en place de nombreux projets de divers ordres quiont transformé un tant soit peu le paysage économique dans cette région de l'ouest du pays… Situé au carrefour de plusieurs axes routiers avec des fenêtres sur la mer et sur l'Algérie, le nord-ouest de la Tunisie demeure encore un terrain très propice à l'investissement privé tant il recèle de nombreuses richesses et des potentialités naturelles indéniables. Pourtant, au regard des statistiques officielles, notamment le recensement de 1994, la région est en perte de vitesse sur le plan démographique avec un taux de croissance négatif de 0,1%, alors que partout dans le territoire se dressent de grands projets industriels et agricoles qui nourrissent l'espoir de voir cette même région s'ériger en pôle de développement actif. Si, sur le plan population, l'aspect général demeure paysan, avec un taux d'urbanisation de 37% seulement, avec encore des disparités entre les gouvernorats, le développement économique est aussi plus prononcé dans certains secteurs que dans d'autres, sans négliger l'aspect universitaire qui ne cesse de modifier la structure régionale de l'emploi, en particulier dans les deux gouvernorats du Kef et de Jendouba où le nombre d'étudiants a atteint des proportions élevées, soit près de quinze mille étudiants à Jendouba et sept mille au Kef. XIe Plan : des mesures de plus en plus incitatives Au cours du Xe Plan, la région a bénéficié d'un véritable élan de développement grâce aux mesures et autres décisions présidentielles qui ont profité à 24 délégations prioritaires et contribué à la relance de l'investissement privé tant dans le domaine agricole qu'industriel. Cette relance de l'investissement trouve son illustration dans la mise en place de bon nombre de projets industriels de grande envergure comme les câbleries de Siliana, du Kef et de Béja et les nombreux projets industriels de moyenne taille dans plusieurs secteurs dont l'apport a été généreux pour le marché de l'emploi. Au cours de cette même période, la région a réalisé de grands pas sur la voie de la concrétisation des stratégies sectorielles relatives à la réalisation de l'autosuffisance alimentaire, la mobilisation des ressources hydriques et la conservation des eaux et du sol, et ce, en plus de la mise en place des projets spécifiques dont notamment de la deuxième génération des projets de développement rural intégré (13 projets) et des projets de développement agricole. Les investissements réalisés ont mobilisé en tout plus de 2.512 millions de dinars soit un taux de réalisation de 82,9%, avec une nette préférence pour le secteur public qui a déboursé 1.419 millions de dinars contre 1.612 millions de dinars programmés, alors que le secteur privé y a participé à hauteur de 1.093 millions de dinars contre 1.234 millions de dinars programmés initialement. Infrastructure et environnement de production‑: promesses tenues S'il est une remarque qu'il convient de signaler en premier lieu au sujet des acquis accomplis dans la zone du Nord-Ouest lors de la dernière décennie, c'est sans doute l'amélioration notable de l'infrastructure de base et de l'environnement de l'investissement. La création de l'autoroute Tunis-Oued Zarga sur 67 km, la consolidation des routes nationales 4, 5, 6, 7, 11 et 17 et des routes régionales 25, 28, 50, 71, 73, 75 et l'aménagement de près d'un millier de pistes vicinales et la construction de neuf ponts ont favorisé l'activité économique, d'autant plus que l'on a tenu à doter la région de moyens de communication modernes (téléphonie, Internet, etc.). Dans le même ordre d'idées, le secteur agricole a enregistré des réalisations d'envergure que traduisent la construction des barrages de Rmil (Siliana), Oued Souani (Kef), Sidi El Moula et Kebri (Jendouba) et la création de 29 barrages telliens et 61 lacs collinaires et 80 puits profonds. En outre, plus de 14.000 ha de périmètres irrigués ont été aménagés à Goubellat, Fernana, au Kef-Est (Sidi Khiar et Oued Souani), Barbara, Tabarka et Thibar. En somme, tout a évolué dans la région et l'on ne peut qu'émettre des projections optimistes pour la prochaine étape même si l'environnement de l'investissement gagnerait à être amélioré et que l'infrastructure routière mérite encore plus d'attention. Pour la prochaine étape, l'on table en effet sur une stimulation du secteur industriel dans toute la région. De nouvelles zones industrielles ont été d'ailleurs aménagées à Béja (22 ha) Maâgoula (2,5 ha) Bouârada (9,1 ha), Makthar (4 ha) et quatre autres zones ont été réaménagées à Bousalem, Jendouba, Siliana et Tabarka, et ce, en plus de l'extension des zones de Goubellat, Siliana et la création de dix espaces industriels et huit cités artisanales toutes exploitées. Deux nouvelles zones industrielles seront aussi aménagées, cette année, au Kef et à Tajerouine. Les réalisations ont contribué à la création de 394 projets industriels, la mise à niveau de 12 autres unités industrielles et le démarrage de l'essainnage à la cimenterie d'Oum Kélil au Kef.