Un vaste programme de formation des enseignants de langues est en passe d'être mis en œuvre. Il démarre en 2010 et concerne d'abord 6.037 instituteurs de français et d'anglais triés selon des critères précis par les directions régionales et le corps d'inspection pédagogique. En 2011, des instituteurs de français des 3e et 4e années primaires bénéficieront à leur tour de sessions de mise à niveau portant sur la formation fondamentale notamment en langue. Ensuite, ce sera au tour des collèges et des lycées. Un premier lot d'enseignants de langue française sera ainsi impliqué dans cette action de mise à niveau scientifique et pédagogique. Les non-spécialistes (1.445) et les diplômés du supérieur mais non maîtrisards (2.544) seront ciblés en priorité. Il est à relever que parmi les 8.858 professeurs de français qui opèrent dans nos collèges et lycées, 55% seulement sont titulaires d'une maîtrise en langue française. D'une manière générale, les bénéficiaires reçoivent, selon les cas, trente ou soixante heures de formation étalées, respectivement, sur une ou deux années en fonction du profil et des besoins de chaque enseignant. Dans un troisième temps, d'autres catégories d'enseignants seront également concernées par un programme spécifique de formation. C'est le cas notamment des enseignants, en arabe, des disciplines scientifiques, technologiques, artistiques et sociales dans les collèges (11.949) et de leurs homologues dans les lycées qui enseignent ces matières en français (14.590) ou en anglais dans les lycées pilotes (20). D'autre part, des sessions de formation linguistique au profit de trois mille formateurs des centres de formation professionnelle seront organisées à partir d'un référentiel très précis élaboré au sein du Centre national de formation des formateurs et d'ingénierie de la formation (Cenaffif) de Radès. Des inspecteurs, des conseillers pédagogiques et des professeurs formateurs ainsi que des enseignants de langues à la retraite seront mobilisés par le ministère de tutelle pour mener à bien ce programme de formation quinquennal (2009-2014), au profit des diverses catégories d'enseignants de langues. Le Centre national de formation des formateurs de l'éducation (Cenaffe), logé à Carthage, avait déjà assuré la formation de près de deux cent cinquante personnes ressources. Cette formation particulièrement ciblée a porté sur les niveaux de compétences définis par le cadre européen commun de référence (Cecr) pour les langues. Les formateurs nationaux seront chargés à leur tour de cascader l'information et de la répercuter dans les régions au profit des enseignants qui auront été choisis à la faveur de paramètres précis pour bénéficier de cette nécessaire mise à niveau. L'intégration des nouvelles technologies Par ailleurs, l'administration de tutelle entend mettre à profit les nouvelles technologies de l'information et de la communication (Ntic), à travers l'installation de laboratoires de langues afin d'optimiser le rendement quantitatif et qualitatif des activités d'apprentissage des langues dans les établissements scolaires. Huit cents labos de langues sont mis en place dans les collèges. Chaque labo contient 14 postes-apprenants et un poste-enseignant. Leurs spécificités techniques permettent d'en faire, grâce aux logiciels d'apprentissage, de pilotage et de supervision, un véritable adjuvant dans l'enseignement des langues depuis la correction phonétique jusqu'à la consultation des ressources sur le Net, en passant par les différentes fonctionnalités pédagogiques interactives (écoute, conversation, production orale et écrite, évaluation et autoévaluation), rendues possibles grâce au laboratoire multimédia. Une dotation de 640 autres labos permettra de pourvoir en 2010 les collèges restants et tous les lycées de la République. Dans un troisième temps, un lot de 400 labos sera installé dans certaines écoles primaires à titre expérimental avant de penser à la généralisation de ces laboratoires à toutes les écoles. Le Cenaffe a déjà pris en charge la formation de l'ensemble des inspecteurs de français et d'anglais dans le domaine de l'utilisation de ces nouvelles techniques d'enseignement et d'apprentissage des langues. Il a également assuré la formation des enseignants formateurs en français et en anglais. Tous ces formateurs s'apprêtent à former les enseignants dans les régions. Déjà, plus de 5.000 enseignants ont pu bénéficier d'une formation dans ce domaine dans le cadre des écoles d'été régionales. La priorité a été donnée aux enseignants de français et d'anglais des 7es années de l'enseignement de base et des 1ères années de l'enseignement secondaire. Leur effectif global est estimé à 3.285 enseignants. Les autres niveaux seront progressivement couverts par ce vaste programme de formation. Enfin, un Laboratoire central des langues (LCL) sera créé à Sidi Bou Saïd et aura pour mission d'assurer la mise à niveau linguistique de toutes les ressources humaines du ministère de l'Education et de la Formation. Ce gigantesque projet prévoit la mise en place d'un laboratoire de phonétique, d'une salle polyvalente, d'un centre de ressources, d'une salle multimédia pour l'apprentissage en autonomie, de salles de formation bien équipées… Il prévoit également l'aménagement d'espaces propices à la communication et à la convivialité. M.G.