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Les difficiles conditions de la stabilité en Somalie
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 03 - 2010


Par Hmida Ben Romdhane Il y a juste quelques mois, le général Mohamed Gelle Kahiye était encore l'adjoint du gérant de la succursale allemande de la célèbre chaîne américaine de fast- food, McDonald's. Le général Gelle était colonel dans les années 70 et 80 du siècle dernier dans l'armée somalienne avant la chute du régime de Mohamed Siad Barré et l'éclatement du pays en 1991. Promu général depuis, il est aujourd'hui à la tête des forces armées gouvernementales que les Américains entraînent, financent et arment en vue de la «grande offensive», qui se fait encore attendre, contre les rebelles islamistes des Shebab dont l'évidente coopération avec la branche d'Al Qaïda au Yémen a convaincu Washington de s'intéresser à nouveau à la Somalie, en dépit de la débâcle essuyée par les Marines à Mogadiscio en 1993. La débâcle de 1993 a traumatisé l'armée américaine au point qu'elle était restée à l'écart pendant la tragédie rwandaise qui a éclaté en 1994, et ce, en dépit de l'énormité des massacres perpétrés par les Hutus contre les Tutsis. C'est donc la montée fulgurante des mouvements islamistes et leur détermination à s'emparer du pouvoir à Mogadiscio qui ont provoqué le retour des Etats-Unis dans la Corne de l'Afrique dans le but d'empêcher les terroristes d'Al Qaïda de mettre à profit le chaos somalien. En 2006, quand une alliance d'islamistes menaça de s'emparer du pouvoir, la CIA mit son expertise et son argent à la disposition des chefs de guerre. Et quelques mois plus tard, l'administration de George W. Bush soutenait en sous-main l'intervention des troupes éthiopiennes en Somalie pour arrêter l'avance des islamistes vers le pouvoir à Mogadiscio. Enfin, l'été dernier, quand les islamistes étaient sur le point de s'emparer du pouvoir, Washington envoya à la hâte une cargaison d'armement d'une valeur de plusieurs millions de dollars à l'adresse des forces gouvernementales. Non seulement tous ces efforts n'ont abouti à rien, mais, d'après la presse américaine, le mouvement des terroristes d'Al Qaïda s'est intensifié entre la Somalie et le Yémen, les deux pays n'étant séparés que par le Golfe d'Aden. Pour les Américains, il était clair que ces mouvements tendaient à importer le chaos somalien au Yémen, et la meilleure preuve était donnée par les événements qui avaient ensanglanté récemment ce pays. Il fallait donc franchir un nouveau pas en Somalie en s'occupant de l'armée gouvernementale et en ramenant d'Allemagne l'un des meilleurs officiers qui avaient servi durant le régime de Siad Barré, le général Mohamed Gelle Kahiye. D'après Geffrey Gettleman, le chef du bureau du New York Times à Nairobi, «les Américains ont formé dans la clandestinité les officiers du renseignement somalien, ont offert un soutien logistique pour les forces de maintien de la paix, du carburant pour les manœuvres, des renseignements sur la position des insurgés et de l'argent pour l'achat des fusils et des balles.» Plus discrètement, la France, qui dispose d'une base militaire à Djibouti, apporte son aide au gouvernement de transition à Mogadiscio en entraînant des soldats somaliens dans le désert djiboutien, si l'on en croit la presse française. Cette aide, tout comme celle apportée par les Etats-Unis, vise à empêcher l'émergence d'un Etat islamique en Somalie qui serait hautement déstabilisateur pour la corne de l'Afrique et extrêmement encourageant pour les terroristes d'Al Qaïda et les talibans afghans et pakistanais. L'offensive annoncée, à supposer qu'elle se concrétise un jour, aura-t-elle un meilleur effet sur la stabilisation de la Somalie que les tentatives précédentes ? Difficile de répondre par l'affirmative quand on a en tête le rapport très pessimiste produit il y a deux semaines par des experts de l'ONU sur la situation en Somalie. On sait que la ligne de front où se déroulent des batailles parfois acharnées se situe à moins de 500 mètres du palais de la présidence. On sait aussi que le gouvernement de transition aurait été balayé depuis longtemps sans le soutien des 5.000 soldats burundais et ougandais de l'Unisom. Mais quelles sont alors les raisons de cette extrême faiblesse et de cette paralysie qui frappe le gouvernement de transition face à ses ennemis mortels, les islamistes du Shebab ? Selon les experts de l'ONU, « malgré une assistance internationale, notamment en termes d'entraînement, les forces de sécurité gouvernementales restent inefficaces, désorganisées et corrompues». L'armée et la police sont toujours un ensemble «composite de milices indépendantes loyales à des responsables gouvernementaux ou militaires qui tirent profit du business de la guerre et résistent à leur intégration sous un commandement unique». Et le plus grave est que « la culture de milice, cette mentalité et ce comportement (de groupes armés) restent très développés dans l'armée», déplorent les experts onusiens. Le général Mohamed Gelle Kahiye sera-t-il capable de mettre un terme à l'inefficacité, la désorganisation et la corruption qui, selon l'ONU, minent les forces gouvernementales? La tâche semble titanesque, car «la culture de milice» dont parlent les experts onusiens, l'allégeance au clan et à la tribu ainsi que l'institution d'un système chaotique dirigé par des chefs de clans dont les intérêts sont liés à la perpétuation de la guerre, font douter du retour de la stabilité en Somalie dans un avenir prévisible. La Somalie ne retrouvera la paix que le jour où les Somaliens feront passer l'intérêt général du pays avant celui de la tribu, et le jour où la guerre cessera d'être une source d'enrichissement pour les puissants chefs de clans.

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