• Le Comité économique et social européen veut collaborer avec la société civile et des organismes élus démocratiquement pour réussir la transition démocratique • Soutien possible dans l'organisation des séminaires et la mise en place des réseaux • Besoin de rassurer les investisseurs européens sur le climat de sécurité qui prévaut actuellement en Tunisie Soutenir la Tunisie pour assurer la transition démocratique dans les meilleures conditions : tel est l'objectif principal visé par le Comité économique et social européen dont le président de la délégation a tenu jeudi 14 avril après-midi une conférence de presse au terme de sa visite de trois jours et au cours de laquelle il a rencontré plusieurs responsables et représentants de la société civile. Il a indiqué que des conseils seront fournis aux membres du comité lors de son retour pour appuyer la construction de l'économie tunisienne sur des bases solides (voir La Presse du vendredi 15 avril 2011). L'orateur a indiqué, en outre, que le comité est solidaire avec notre pays pour que la transition d'un régime totalitaire vers un régime démocratique se passe dans des conditions normales. L'objectif de la visite en Tunisie était également de cerner la coopération autour de thèmes précis pour la prochaine étape. Les autorités tunisiennes ont indiqué qu'il n'y aura pas un retour en arrière, «ce qui est très important», estime l'orateur. L'idéal étant d'avoir un régime démocratique avec une justice indépendante. Et d'ajouter «nous avons ressenti ce besoin de liberté d'expression dans les médias». Quand le pays retrouve son rythme de croissance La préoccupation actuelle consiste, cependant, à améliorer la situation économique. Le président de la délégation du comité est favorable à «une vie démocratique réelle et à une stabilité pour pouvoir relancer l'économie». Le comité compte collaborer avec la société civile et de contribuer à la réduction des disparités régionales dans une nouvelle ère démocratique. Selon ce responsable européen, «le conseil économique et social tunisien doit être démocratique sur la base d'élections libres et transparentes et le comité européen est prêt à collaborer avec ses membres». Ce comité économique et social, organe consultatif auprès de l'Union européenne, est apolitique. Elle ne traite pas le problème de l'émigration clandestine qui est examiné au niveau de l'Union europénne. L'orateur indique, toutefois, que «le problème de cette émigration illégale est dû principalement au chômage mais aussi au manque de liberté d'expression, à une situation désespérée, à la privation et à la répression». Autrement dit, quand le pays retrouve son rythme de croissance économique avec une stabilité et une démocratie, le Tunisien ne cherche plus à aller ailleurs. Son avenir est dans son pays qu'il doit construire et protéger. Pas de solution miracle donc pour résoudre les problèmes économiques de la Tunisie, même si l'Union européenne compte fournir son soutien financier à travers nombre d'institutions comme la Banque européenne d'investissement. «L'Europe de 2001 n'est pas celle de 2004, précise l'orateur. Les pays de l'Est ont un rôle important à jouer après avoir réalisé leur période de transition et la mise en place de réseaux, ce qui nous permet de travailler en partenariat». En Tunisie, la délégation européenne a constaté, lors de sa visite, que la société civile tunisienne veut collaborer avec ce groupement en tant que partenaire. De nouveaux rapports avec la société civile sont donc considérés comme une nouveauté dans la politique engagée. «Il ne faut pas se limiter uniquement à l'aide publique, recommande le président de la délégation. Attirer des fonds européens par le tourisme, les investissements et la vente des produits est possible». Il a proposé également à l'organisation des employeurs en l'occurrence l'Utica (qui connaît, elle aussi, une période de transition) de mener des campagnes d'information en Europe pour informer les investisseurs que la situation sécuritaire a été améliorée et qu'il est possible d'investir sans s'inquiéter. Un climat serein devrait s'instaurer pour permettre aux petites et moyennes entreprises de s'installer et de se développer. Le climat d'incertitude n'a plus de raison d'être. Les mots d'ordre ne peuvent être désormais que démocratie, stabilité, sécurité et indépendance de tous les organismes et ce, dans une perspective d'attraction des investissements. Et l'Europe reste disposée à fournir le soutien et l'appui à notre pays à chaque fois qu'il en fait la demande. Pour passer d'un régime de dictature à un régime démocratique, un consensus doit être trouvé entre toutes les forces politiques du pays. «Le climat est bon en Tunisie, rassure le chef de la délégation. Les investisseurs peuvent revenir, les touristes aussi». Le comité peut participer à cette transition, notamment par l'organisation de séminaires, la mise en place des réseaux dans ce pays qui n'a pas de problème d'endettement.