Aussitôt Ali Hafsi parti, voilà que ses collaborateurs se redistribuent les postes et s'autoproclament légitimes jusqu'en 2014. Incroyable mais vrai ! «Elus» ou «désignés», il n'y a pas une seule liste, un seul président de club ou un seul président de fédération qui ne soient pas passés par les institutions ou les personnages de l'ancien régime pour accéder aux places où ils sont aujourd'hui. Présidence, ministère de l'Intérieur, ministère des Sports, gouvernorat, délégation, RCD : candidats et listes sont passés au peigne fin. Les indépendants et les «politiquement incorrects» n'ont aucune chance de passer. Les «élus» et les «désignés» sont régulièrement rappelés à l'ordre. Tous illégitimes. Illégitimes mais pas tous mauvais car il ne s'agit pas de faire un procès d'intention ou de procès tout court, mais de tirer un trait définitif sur un passé et ses pratiques. Saïd Lassoued et Ali Hafsi ont choisi de partir : entrés par la petite porte, ils sortent par la grande. Grandis. Les autres, tous les autres, s'accrochent piteusement. Certains plus que d'autres en dépit des affaires, du rejet et des sit-in. Les affaires, parlons-en. S'ils s'accrochent autant, c'est parce qu'ils ont plein de choses à se reprocher : une mauvaise gestion financière, une mauvaise gestion sportive. Ou les deux à la fois. Tout le monde leur demande des comptes et il faudrait bien qu'ils s'en expliquent. Aujourd'hui plutôt que demain. Pas question qu'ils partent l'esprit tranquille et le cœur léger après avoir causé tant de dégâts. Mais le problème, aujourd'hui, c'est que le ministère de la Jeunesse et des Sports est débordé et s'occupe plutôt du dossier social (emploi, etc.), alors que la direction des sports avec à sa tête Abdelmajid Snoussi s'occupe du sport d'élite. Ni l'un ni l'autre n'ont les moyens ni le temps de s'occuper de la colère qui gronde autour des fédérations et de leurs présidents qui continuent à sévir en toute impunité. Le fait accompli Autre dossier, autre nouveauté : la démission et le départ de Ali Hafsi, président de la FTF. Une démission «particulière» dans un contexte particulier pour des raisons particulières. Qui appelait au départ de toute la fédération et la tenue d'une assemblée extraordinaire et élective. Mais les autres membres en ont décidé autrement et ont sauté sur l'occasion pour se redéployer, se (re)répartir les tâches et se présenter comme les sauveurs de la patrie. Eux qui se déchirent en public et dans les coulisses ont miraculeusement retrouvé union et solidarité. Ils ont même fait plus fort en s'autoproclamant légitimes jusqu'en 2014. Hallucinant ! A ceux-là, nous disons qu'ils doivent partir, qu'on sait parfaitement par la grâce de qui ils ont «occupé» la fédération et qu'on ne les laissera pas nous imposer la politique du fait accompli. Et s'ils veulent repasser par les véritables urnes, qu'ils le fassent. Nous n'avons rien contre. Mais franchement, leur farce est d'un bien mauvais goût !