• Une groupe de 104 avocats pour défendre les intérêts de l'aéroport • 10.000 citoyens mobilisés Une grève générale a été observée avant-hier dans le secteur des transports, à l'échelle du gouvernorat de Monastir (aéroport, taxis, métro, bus…), et ce, suite à l'escalade des protestations, et de la décision du syndicat de base des transports de Monastir. Plus de 10.000 grévistes se sont rassemblés devant le gouvernorat de Monastir. Ils sont venus de plusieurs régions, comme Jemmal, Sayada, Moknine, Sahline… Jamais, la ville de Monastir n'a connu pareille mobilisation de solidarité, puisque des commerçants, des banques, des grandes surfaces commerciales, ont fermé leurs portes lors de cette journée. Une participation record et de grande ampleur pour une revendication : la résiliation du contrat de concession de l'exploitation de l'aéroport de Monastir par la société turque «TAV airports Holding» qui n'est plus une demande des grévistes, mais aussi celle légitime des citoyens qui veulent «récupérer» cet aéroport dans l'intérêt de tous les citoyens. M. Anis Bizid, membre de la commission de protection de l'aéroport, nous a indiqué que «les citoyens de Monastir et des régions avoisinantes sont contre la privatisation de cet aéroport où plusieurs clauses du contrat de concession n'ont pas été respectées. Celles-ci sont d'ordre technique et social, sans oublier de mentionner que la TAV n'a pas honoré ses engagements envers cet aéroport où les vols programmés pour Monastir ont été réorientés vers l'aéroport d'Enfidha. Ce qui a été confirmé par les responsables de l'aéroport de Monastir. En effet, les vols ont largement diminué à l'aéroport de Monastir suite à ce contrat de concession». Cinq plaintes Pour sa part, M. Kéfi Othman, avocat, membre de la commission juridique, chargé de la défense des intérêts de l'aéroport, nous a indiqué que 104 avocats bénévoles ont formé un groupe de défense des intérêts de l'aéroport. Les activités de ce groupe ont été concentrées sur deux volets, à savoir le volet politico-administratif où les membres de ce groupe ont pris part aux néunions qui se sont déroulées récemment avec la participation de la commission de protection de l'aéroport et des autorités centrales et régionales. Quant au volet juridique, le groupe d'avocats a déposé deux plaintes auprès du procureur de la république du tribunal de 1ère instance de Tunis. La première plainte est engagée contre l'ex-ministre du Transport et l'ex-P.-d.g. de l'Opat, et ce, pour l'accomplissement des actes incriminés par les articles 61 bis et 96 du Code pénal. La seconde plainte est engagée contre cinq dirigeants turcs relevant de la TAV, et ce, pour l'accomplissement des actes incriminés par les articles 139 et 297 du Code pénal. De plus, le procureur de la République du tribunal de 1ère instance de Monastir a chargé la direction des investigations économiques à Tunis de mener l'enquête nécessaire pour le dénouement de cette affaire. Enfin, signalons que les citoyens qui ont participé à cette grève souhaitent une intervention énergique du gouvernement de transition pour trouver une solution radicale à l'imbroglio de cet aéroport qui doit être sous tutelle de l'Oaca (Office de l'aviation civile et des aéroports) et non pas de la société TAV.