• Une taxe carbone estimée à environ 3,5 millions d'euros annuellement. • Sur environ 19 millions de passagers internationaux au départ et à destination de la Tunisie, 4% ont utilisé le mode maritime, 43% le mode terrestre et 53% le mode aérien Le CO2 contribue à des effets négatifs sur la qualité de l'atmosphère. Plusieurs secteurs contribuent à cette dégradation à commencer par le transport, tous modes confondus, et l'industrie. Les véhicules dont le nombre ne cesse d'augmenter dégagent à longueur de journée des fumées nocives. Le transport, aérien est également inscrit dans la liste des pollueurs par le CO2. D'où la décision de l'Union européenne de mettre en place une taxe carbone pour les compagnie aériennes. A partir de 2012, l'Union européenne intégrera, en effet, les émissions du secteur aérien dans son système d'échange de quotas (EU ETS). Toutes les compagnies qui survolent l'air européen sont concernées, y compris les compagnies aériennes tunisiennes, qui payeront une taxe carbone estimée à environ 3,5 millions d'eurous annuellement. Encore une charge lourde pour ces compagnies comme si les difficultés conjoncturelles ne sont pas suffisantes. Ces difficultés sont résumées sommairement en la baisse du nombre des voyageurs du fait de la crise dans le secteur touristique, de l'augmentation du prix des matières premièères... Evidemment, l'Union européenne justifie une telle mesure par le souci de réduire les émissions de CO2 des avions appartenant aux différentes compagnies aériennes, qu'elles soit europèennes ou étrangères qui ont une activité en UE. Un diagnostic approfondi sur toute la flotte L'objectif est de réduire ces émissions de 3% en 2012 par rapport à la moyenne des émissions annuelles de CO2 du secteur entre 2004 et 2006, puis de 5% par an de 2013 à 2020. A noter que Tunisair a opté pour l'adhésion au programme national de maîtrise de l'énergie, et ce, pour assurer l'efficacité énergétique mais aussi pour contribuer à réduire les émissions de gaz indésirables. Il s'agit, en fait, de bien se préparer pour acheter le certificat de carbone. C'est depuis novembre 2006 que notre compagnie nationale s'est engagée, avec l'appui de l'Agence nationale de maîtrise de l'énergie, dans une action d'audit énergétique de sa flotte d'avions. Un tel audit permet de faire un diagnostic approfondie sur toute la flotte en vue de détecter les éventuelles lacunes en vue d'assurer une meilleure utilisation de l'énergie. Il est même possible de faire des économie d'énergie grâce à une gestion rationnelle. D'ailleurs, l'Association du transport aérien international estime que le potentiel d'économie d'énergie dans le transport aérien peut atteindre jusqu'à 5%. C'est à la compagnie aérienne concernée de trouver donc les meilleures solutions de nature à économiser l'énergie tout en continuant normalement ses activités. La taxe carbone place la compagnie aérienne tunisienne sur la liste des pays qui ont opté pour le développement durable et le tourisme vert. Et cela peut avoir, de façon indirecte, des impacts positifs sur l'amélioration du flux des touristes écologistes qui choisissent avant de voyager les compagnies qui respectent l'environnement, ne serait-ce qu'en réduisant une quantité des émissions carbones. C'est un défi important que doit relever notre compagnie aérienne pour s'aligner à celles des pays étrangers. Améliorer les recettes Les derniers chiffres de l'Anme sont significatifs : sur environ 19 millions de passagers internationaux au départ et à destination de la Tunisie, 4% ont utilisé le mode maritime, 43% le mode terrestre et 53% le mode aérien dont la moitié ont choisi des compagnies nationales. Plus de deux tiers des vols effectués par les compagnies nationales étaient sur l'Union européenne. On constate donc que le mode le plus utilisé est l'aérien à cause notamment de sa rapidité. Alors qu'un navire met deux jours pour franchir les deux rives de la Méditerranée, l'avion n'a besoin que de deux ou trois heures. Cependant, la consommation énergétique du secteur aérien est de l'ordre de 300 Ktep dont environ 46% achetée sur le territoire national. La quantité moyenne nécessaire pour le transport d'un passager sur un trajet moyen (2h30mn) varie entre 45 à 60 kg équivalent pétrole, selon le type du vol (régulier ou charter). Le potentiel d'économie d'énergie du secteur aérien varie entre 15 et 30 ktep, soit des économies de 20 à40 millions de dinars. Notre compagnie nationale a certainement les solutions adéquates lui permettant de faire des économies d'énergie pour l'intérêt de tout le monde. En effet, en plus de la protection de l'environnement, la compagnie peut améliorer ses recettes (moins de gaspillage et flux de touristes écolos) pour financer de nouveaux projets. La décision d'adhérer à ce projet ne doit pas donc pas être considérée comme une contrainte, mais comme une option pour le développement durable.