L'Espérance a réussi un super-match contre le Stade Tunisien avec à l'arrivée un impressionnant 5-0. Dans la difficulté, l'Etoile s'est imposée à la régulière face au Club Africain et à la JSK au bout d'une rencontre d'une rare intensité. Espérance et Etoile sont ex aequo, promesse d'une lutte sportive passionnante pour le titre. Quoi de plus beau ? Quoi de plus naturel ? Apparemment pas pour tous, puisqu'on a tout simplement décidé de nous gâcher la fête et de mettre du venin dans une compétition qui n'en avait vraiment pas besoin. Peu importe qui a ouvert les hostilités, le résultat est bel et bien là : on aura d'ores et déjà une lutte pour le titre pourrie et, quel que soit le vainqueur, il sera «dénigré» par le vaincu. Réflexes et comportements d'une autre époque. Au risque de nous répéter, le football et le sport en général n'ont jusqu'à présent jamais entendu parler du 14 janvier. Mais ce qui nous choque le plus, c'est pas tant les déclarations incendiaires de part et d'autre, mais le silence assourdissant de la fédération et de la ligue face à ces dérapages verbaux qui ne seront pas sans conséquence et dont elles assument, avec la Direction nationale de l'arbitrage, l'entière responsabilité. Cette ligue qui se fait encore plus petite qu'elle ne l'est face aux grands clubs; cette fédération qui s'accroche à la chimère d'un mandat jusqu'en 2014, et cette direction de l'arbitrage qui fait son petit commerce et qui apporte de l'eau au moulin des grands clubs. Un silence à la fois assourdissant et coupable d'institutions et de personnes qui assistent impuissants et parfois complices à une «guéguerre» qui ne manquera pas de faire des victimes. Et là, les rois sont tous nus, puisque la compétition se dispute à huis clos et qu'on ne pourra surtout pas accuser le public de semer désordre et zizanie. Les joueurs non plus du reste qui font leur boulot dans des conditions très difficiles. Tout comme les journalistes, enfin, source de tous les… dérapages selon certains acteurs de notre football. La feuille, ou ce qu'il en reste, est à présent tombée. Honte à ceux qui ont parlé, honte à ceux qui ont répondu et honte à ceux qui sont spectateurs passifs et intéressés à la fois et qui s'accrochent piteusement à une chaise qui a perdu on ne sait combien de pieds. Y a-t-il quelqu'un pour mettre fin à ce jeu de massacre aux conséquences imprévisibles ? Ne doit-on pas prendre l'affaire très au sérieux en très haut lieu et trancher dans le vif ? Aux journalistes responsables et impartiaux que nous sommes, on ne pourra pas faire cette fois-ci un procès d'intention. Cela fera la énième fois que nous mettons tout le monde en garde. Qui sème le vent récolte la tempête.