Quand on voit l'hyperactivité qui caractérise le secteur du bâtiment, il devient difficile de croire à une crise économique dans le pays. N'a-t-on pas dit que «lorsque le bâtiment va, tout va»? A voir le rythme où vont les choses, il y a tout lieu de penser que nos finances ne peuvent pas mieux se comporter. Ce secteur est, en effet, une locomotive qui entraîne tous les autres wagons comme la sidérurgie, l'électricité, la menuiserie, etc. Le prix du ciment s'est quasiment multiplié par deux, bien qu'on ait tenté par tous les moyens de donner des explications à ces envolées. À côté de cela, il y a, quand même, des motifs pour se réjouir : les files devant les guichets des recettes des finances pour payer les vignettes ou autres redevances et impôts, devant les caisses des banques, non pour des retraits, mais pour des versements, eh oui ! Mais le malheur (ou le bonheur selon le côté où l'on se place), c'est que ces constructions survenues après le 14 janvier dernier sont, majoritairement, anarchiques. Les cas signalés vont de la simple édification d'un kiosque en plein milieu d'un trottoir ou dans un endroit stratégique, à la construction de villas de plusieurs niveaux. Cette explosion peut s'expliquer par la réaction en chaîne de gens qui ont été brimés longtemps et qui ont frappé à toutes les portes pour obtenir des autorisations de bâtir mais en vain. On ne cherche nullement à trouver des excuses à ceux qui ont agi ainsi, aujourd'hui. Mais la réalité qui prévalait avant était telle que les permissions étaient une exception et les refus, une règle. Malgré des plans en bonne et due forme, rien ne permettait de croire qu'il était possible de décrocher un permis de construire. Parfois même, et avec un permis, il était difficile de terminer la construction sans problèmes (parfois des plus inattendus). Les abus, dans ce sens, ne cessent d'étonner. C'est le cas de ces trois kiosques au beau milieu d'un parc urbain à El Mourouj ou, encore, près des stations de métro ou de bus. Et la meilleure, c'est une clôture imposante entourant une bonne dizaine d'arbres quadragénaires dans un petit bois à Carthage.