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Entre la protection et la préservation de la souveraineté
La crise libyenne et ses répercussions sur le Maghreb arabe
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 05 - 2011

Les conférenciers et les participants qui ont été conviés, hier, par la jeune association des recherches et études de l'Union du Maghreb arabe, à assister et à animer une journée d'étude sur le thème : «La crise libyenne et ses retombées sur le Maghreb arabe» ont eu à découvrir et l'atrocité des actes de répression et de barbarie commis par les milices pro-Kadhafi à l'encontre du peuple libyen et le coût économique, social et politique de cette crise qui s'éternise et dont les répercussions sont catastrophiques pour l'ensemble des peuples de la région.
Et les débats engagés à la suite des communications introduites par les universitaires tunisiens, algériens et libyens de montrer qu'il reste un grand malentendu à dissiper entre intellectuels soutenant l'intervention de l'Otan et ceux qui s'opposent catégoriquement, quitte à «ce que le peuple libyen soit décimé par son guide qui ne recule devant aucune pratique pour demeurer éternellement au pouvoir».
«Est-il encore possible de parier sur un dialogue inter-libyen ? Comment l'élite libyenne a échoué dans la gestion de cette crise ?», deux questions qui ont retenu l'attention des intervenants au débat général et qui ont permis d'aborder la question selon un autre regard de ce que proposent les chaînes satellitaires aussi bien arabes qu'occidentales.
Des promesses moribondes pour la France
Premier intervenant à prendre la parole à la suite des allocutions d'introduction du Pr Habib Laoulab, président de l'Association des recherches et études de l'Union du Maghreb arabe et M. Abdessalem Ben H'mida, directeur de l'Institut supérieur de l'histoire du Mouvement national, le Pr Moncef Ouannès a souligné qu'il préfère «parler d'épreuve et non de crise dans la mesure où quand le libyen liquide son compatriote et frère et quand l'opposant assassine celui qui soutient le régime en place et vice-versa, il ne s'agit plus de crise mais bel et bien d'épreuve».
Epreuve qui s'est installée dès les premiers des évènements puisque «les opportunités de dialogue et de solutions pacifiques ont été bloquées dès le déclenchement des contestations».
Epreuve, également, pour le droit international «quand on constate que les civils sont bombardés par les forces de l'Otan sous le prétexte de protéger d'autres civils».
Et le Pr Ouannès d'analyser les conditions d'internationalisation du problème libyen. «Car, estime-t-il, en dépossédant la Libye de sa souveraineté au profit du Conseil de sécurité, on ne peut que détruire les fondements de la société libyenne et offrir le pétrole libyen sur un plateau royal à la France».
«La réunion des membres du Conseil intérimaire libyen avec le Président Nicolas Sarkozy a permis de s'accorder à ce que la France bénéficiera à l'avenir de 35% du pétrole libyen dont les réserves sont estimées à 41 milliards de barils pour une période de plus de 50 ans», tient à souligner le Pr Ouannès qui conclut en soulevant les deux interrogations suivantes : comment peut-on rendre la cause libyenne aux Libyens ? Et quelles sont les limites dans lesquelles le doit international autorise-t-il le changement des régimes, sous le bombardement des avions et puis le changement de ces mêmes régimes n'est-il pas une question interne qui revient aux peuples ?.
«Quelle légitimité pour l'intervention militaire occidentale en Libye et la position de la Tunisie vis-à-vis de la crise libyenne», telle a été la thématique traitée par le Pr Abdelmajid Abdelli (université d'El Manar).
Le conférencier a notamment souligné que pour la Libye «la situation est complexe et compliquée puisqu'on assiste à un régime qui s'obstine à détruire le peuple, d'où l'impératif de l'intervention militaire en vue de protéger les civils sans pour autant que cette intervention se transforme en un acte de colonisation».
La grande question demeure posée, en dépit de toutes les positions de ceux qui soutiennent le principe «de la responsabilité de protéger» et ceux qui s'opposent catégoriquement au principe de l'intervention militaire, en soulevant la question des deux poids, deux mesures et en arguant que l'Otan devrait intervenir dans plusieurs pays, bien avant la Libye.
«Reste à savoir, conclut le Pr Abdelli, qu'est-ce qui va se passer en Libye après la chute du régime de Kadhafi ?».
Des répercussions à plusieurs dimensions
Pour le Pr Abdellatif Hannachi (Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités relevant de l'Université de La Manouba), les répercussions de la crise libyenne sur la situation en Tunisie sont économiques, sociales, sécuritaires et stratégiques.
Economiques, d'abord, puisque les exportations ont enregistré, au cours des quatre derniers mois, une baisse de 34 millions dinars et deux millions de touristes ne viendront pas passer leurs vacances en Tunisie après que les secteurs qui ont le plus accusé le coup sont ceux des services et des entreprises du bâtiment ainsi que les cliniques privées.
Sociales, ensuite, avec le retour en Tunisie de 60 mille Tunisiens qui travaillaient en Libye et la fermeture de plusieurs entreprises tunisiennes en Libye, ce qui a porté le nombre des chômeurs à 720.000 et le taux de chômage à 19%.
Sécuritaires, aussi, dans la mesure où la présence des réfugiés libyens en Tunisie pose le problème de la réaction de Kadhafi, suscite la peur des Tunisiens de voir les zones frontalières se transformer en zones de guerre entre les forces pro-Kadhafi et les insurgés et soulève la question du terrorisme et de la capacité des forces armées tunisiennes à y faire face avec l'efficacité requise quand on sait qu'il est très difficile pour l'armée ou pour les forces de sécurité de maîtriser une région de désert de 450 km2.
Géostratégiques, enfin, puisque les événements qui se produisent en Libye poussent à savoir jusqu'à quelle limite «la Tunisie pourra résister aux pressions et aux tentations de l'Otan pour participer à la campagne militaire contre la Libye».
Le Pr Abdelkrim Mejri (Faculté des Lettres, des Arts et Humanités relevant de l'Université de La Manouba) est revenu à la conquête italienne de la Libye en 1911 soulignant les réactions de la presse et des élites tunisiennes qui ont «mis à nu les mensonges des journaux italiens et français et ont témoigné de la solidarité naturelle des Tunisiens vis-à-vis de leurs frères libyens, solidarité et entraide qui se sont réaffirmées, un siècle plus tard, à l'occasion du soulèvement de février 2011 en Libye».
La dérive d'une résolution
«Pour la première fois, dans l'histoire, on assiste à une concordance de vues quasi parfaite entre l'ONU et la Ligue des Etats arabes qui a donné le feu vert en gelant l'adhésion libyenne à l'organisation onussienne pour adopter les résolutions 1970 et 1973 censés protéger les civils libyens contre l'aviation de Kadhafi mais qui se sont transformées, dans la pratique, en un moyen d'intervention militaire directe, plus particulièrement la résolution 1973».
C'est là, la quintessence de l'intervention du Pr Amor Ferhati (Faculté des Sciences politiques relevant de l'Université de Biskra) qui dénonce la paralysie des institutions de l'UMA et l'absence d'une position maghrébine et attire l'attention sur le danger des actions terroristes d'Al Qaïda, la circulation facile des armes et le danger relatif à la création d'une base militaire occidentale dans la région, «un rêve que les Américains cherchent à concrétiser depuis quelques années et que les régimes maghrébins, en premier lieu l'Algérie, ont jusqu'à maintenant rejeté, mais qui semble de plus en plus incontournable».
Quant au Pr Omrane El Qaiibe, (Université libyenne d'Ezzaouia), il a exprimé son opposition aux analystes qui rejettent l'intervention militaire de l'Otan et qui n'hésitent pas à exprimer leur soutien à Kadhafi et à ses mercenaires sanguinaires.
«C'est une révolution et non une lutte pour le pouvoir entre Kadhafi et ceux qui s'opposent à sa politique répressive. L'intervention de l'Otan vient en réponse à la demande du peuple libyen et non dans l'objectif de mettre la main sur le pétrole libyen», a-t-il clamé en proposant à l'assistance des vidéos horribles sur les exactions commises par les forces de Kadhafi contre les civils désarmés.
En conclusion, il souligne : «La révolution libyenne s'inscrit dans le sillage des révolutions du printemps arabes et elle revendique la dignité, la liberté et les droits de l'Homme pour le peuple libyen».


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