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« Pourtant, je n'ai jamais perdu espoir »
Portrait Saïed Ben Mabrouk, militant islamiste
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 05 - 2011

Saïed Ben Mabrouk figure parmi l'assistance de la manifestation festive organisée par la section tunisienne d'Amnesty international à l'occasion de la célébration de son cinquantenaire, a été arrêté et incarcéré pendant deux ans et demi pour son appartenance au mouvement «Ennahdha». Aujourd'hui, il se présente en tant que militant islamiste appartenant au mouvement «Horriya wa insaf». Et c'est sous un soleil généreux et dans le milieu à la fois pittoresque et fort symbolique de la place des droits de l'Homme à Tunis qu'il relate son histoire; une histoire imprégnée d'injustice, de torture et d'atteinte à la dignité en tant qu'être humain mais aussi en tant que père d'une famille qui a dû partager ses peines et endure toujours les séquelles de la dictature.
Tout a commencé sous une lueur d'espoir avec l'avènement du 7 Novembre. Saïed Ben Mabrouk ainsi que tant d'autres, ont cru à la liberté d'opinion proclamée par le président déchu. Mais leur enthousiasme a aussitôt été heurté à la réalité castratrice. Inquiet quant à la popularité d'Ennahdha, le gouvernement a vite fait d'éradiquer ce mouvement concurrent. «J'ai été arrêté le 6 octobre 1991. Je me souviendrai toujours de ce jour et du petit couloir où nous étions une centaine de personnes entièrement nues et torturées sans pitié. D'ailleurs, j'ai même assisté à la torture à mort de Faycel Baraket, souffrant en position de rôti et subissant des tortures atroces dans les parties intimes. Rachid Chammakhi, lui aussi, n'a pu résister à la torture», se remémore notre interlocuteur. Il indique qu'au lieu de passer quatre jours en état d'arrestation, il a dû supporter près de deux mois de maltraitance et de sévices. L'atteinte à la dignité a excédé sa seule personne pour toucher sa famille. «On a arrêté ma femme, enceinte alors de notre deuxième fille. Assise sur une chaise durant 48 heures d'affilée, elle a failli avorter et dû subir une intervention chirurgicale pour sauver notre bébé. Les agents de police ont jeté ma fille Ghofrane dans les ordures non loin de ma maison. Elle avait à peine deux ans et demi», raconte notre interlocuteur. Et d'ajouter que de pareilles pratiques étaient monnaie courante. Il cite pour exemple la tragique histoire de Faycel Guarbaâ. Sa femme a été obligée de se dénuder sous son regard. Il est mort suite à une grève de la faim après avoir souffert de maladie psychiatrique.
Durant deux ans et demi de détention, Saïed Ben Mabrouk a séjourné dans quatre établissements pénitentiaires à savoir ceux de Grombalia, du 9 Avril, de Borj Erroumi et de Sidi Bouzid. Au premier jour de détention, il a été contraint à crier comme une poule; une technique d'accueil rabaissante et humiliante. Puis, la fouille et le déshabillement total hebdomadaires, la mise en cellule individuelle «siloun» souvent injustifiée, la souffrance de la famille ont été les composantes d'un enfer quotidien. «Une fois sorti de prison, j'étais contraint au contrôle administratif. Les contrôles étaient souvent inopportuns. On s'est même introduit chez moi à 3 heures du matin sous prétexte de contrôle», indique-t-il.
Le pire, c'est que toute cette souffrance s'est répercutée sur la famille de cette victime. Aujourd'hui, Ghofrane ( la fille jetée dans le tas d'ordures) souffre de troubles mentaux. Les enfants de Saïed Ben Mabrouk ne s'en sont pas sortis indemnes. «Pourtant, je n'ai jamais perdu espoir en un jour meilleur, où la liberté prime sur le pays. Ce que je regrette, par contre, c'est que le gouvernorat de Nabeul n'a pas bénéficié du droit à l'archivage des actions de révolution qui s'y sont déroulées», souligne -t-il en un vrai militant, qui ne pense avant toute chose qu'à la patrie et à la primauté du militantisme.


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