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Une solidarité à inscrire dans la durée
Témoignage
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 05 - 2011

2011, un moment privilégié de l'Histoire où des peuples se révoltent, «dégagent» leurs inamovibles tyrans et décident de prendre en main leur destin, retrouvant dans ce rejet sans appel le sens ou l'essence même des valeurs humaines de courage, de solidarité, d'engagement, de dignité.
Leurs soulèvements trouvent écho jusqu'en Chine ou en Russie, et ces derniers jours, parmi la jeunesse espagnole et les laissés-pour-compte de la crise économique et financière internationale.
Mais les despotes et les forces de l'ombre s'acharnent pour maintenir leur domination.
En Libye, les combats perdurent, très violents, jetant sur les chemins de l'exil des milliers de réfugiés vers le Sud tunisien. D'autres, poursuivant un chimérique rêve, échouent aux abords de l'inhospitalière «forteresse Europe».
Nous avons eu récemment l'opportunité, grâce au Croissant-Rouge tunisien, de visiter les camps de réfugiés de Tataouine, Rémada et Dhehiba et souhaitons apporter notre témoignage.
Après les premières vagues de travailleurs immigrés installés dans les camps de Ras Jedir et de Choucha, de plus en plus de familles libyennes arrivent dans la région de Tataouine.
On compte actuellement environ 45.000 réfugiés, les uns au sein des familles d'accueil (plus de 42.000 dont plus de 17.000 enfants), les autres dans divers camps de Rémada, de Dhehiba, de la ville Tataouine.
Le camp de Dhehiba, dirigé par le Croissant-Rouge des Emirats Arabes Unis, compte près de 650 personnes dont 60 familles et 280 enfants. Si les conditions de vie y sont relativement acceptables, sa proximité à 3 km de la frontière libyenne expose les réfugiés aux bruits menaçants et ininterrompus des bombardements et des tirs.
Le camp de Rémada compte un millier de personnes avec 180 familles et 400 enfants. Les conditions de vie y sont précaires. Les réfugiés échappent certes aux sons de la guerre mais vivent dans des conditions difficiles et insalubres.
Dans la ville de Tataouine, des camps poussent ça et là : dans une maison de jeunes (25 familles, 85 enfants), dans un stade, dans des écoles et autres locaux (une centaine de familles et près de 320 enfants).
Partout, sur les visages, la même expression d'inquiétude de gens déracinés, exténués par les bombardements, harassés par l'attente. Mais, partout aussi, la conviction profonde de la victoire des rebelles et l'impatience d'un retour glorieux qui ne saurait tarder.
Nous gardons un souvenir particulièrement ému de Mme Rabiha, une veuve palestinienne au visage serein, que nous avons rencontrée chez un couple de Tataouine. Elle a fui avec deux de ses fils les bombardements sur la ville de Zelten, avec pour seul bagage une petite valise de photos. Elle a tenu à nous montrer les clichés jaunis, vestiges d'une autre époque, ceux du premier exil, celui de Palestine.
Ainsi, l'immense majorité des réfugiés actuels est composée de familles libyennes prises en charge par des familles tunisiennes, des citoyens anonymes qui partagent leurs modestes gîtes et couverts.
De leur côté, les bénévoles, toutes générations confondues, organisent et assurent le quotidien des réfugiés démunis dans des points de ravitaillement et des centres de soins.
Dans les camps, au milieu des tentes, quelques enfants désœuvrés jouent. Ils courent dehors, narguant les vents de sable. Nous avons une pensée particulière pour Rahma et Cirine venues de Nalout faisant inlassablement le tour du camp étroitement enlacées; pour Mohamed, petit berbère de 5 ans aux yeux bleus et sourire lumineux ; pour cet autre petit garçon à qui on n'a pu arracher ni un mot ni un sourire, fixant farouchement l'horizon, guettant le retour du père parti se battre de l'autre côté de la montagne.
Aujourd'hui, les milieux politiques occidentaux parlent de plus en plus d'enlisement, d'envoi d'avions et d'hélicoptères, d'extension des frappes de l'Otan.
Cela veut bien dire que le conflit va probablement durer, des mois encore peut-être, avec de nouvelles vagues de réfugiés, à quelques semaines à peine de l'été, du mois de Ramadan.
Cela pour dire que nous devons désormais inscrire notre contribution solidaire dans la durée, l'organiser et l'étendre davantage, prendre garde aux gestes éphémères, aux caravanes sans lendemain, aux spots médiatiques, aux discours suffisants.
Organiser cette solidarité dans la durée, cela signifie recenser les contributions que nous nous engageons à apporter de manière régulière pour répondre aux besoins spécifiques en ravitaillement. Cela signifie aussi sensibiliser et organiser autour de nous, élargir le champ de la solidarité durable.
Selon des responsables, malgré tous les efforts, les besoins restent importants : dans le domaine de la santé pour traiter les maladies chroniques, les vaccinations, les risques d'épidémie ; dans le domaine de l'hygiène et celui de la logistique ; sur le plan psychologique tant les traumatismes de la guerre et de l'exil sont des plaies dans l'âme fragile des déracinés, des enfants, des orphelins, des mères et de bien d'autres encore. De même, il faudrait consolider des efforts entrepris pour assurer le suivi des flux des réfugiés pour une meilleure gestion des groupes et des besoins, consolider aussi les équipes de volontaires qualifiés, répondre aux besoins en loisirs et autres activités culturelles pour les enfants ; sans oublier bien d'autres nécessités que les responsables directs sauront certainement mieux définir.
Enfin, nous souhaitons exprimer notre gratitude et notre solidarité aux responsables du Croissant-Rouge, aux bénévoles et aux familles d'accueil, convaincues que la solidarité avec les réfugiés est un acte citoyen, humaniste, une éclatante expression de notre printemps arabe.


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