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Sami Trabelsi : «Barcelone me fascine»
Le sélectionneur national fait le point
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 06 - 2011

En observant de près les joueurs de l'équipe nationale, que ce soit à l'entraînement ou dans leur lieu de retraite, on se rend vite compte qu'un nouvel état d'esprit s'est installé...
C'est une bande de copains qui se taquinent. Ténors et néophytes se respectent et se concertent. Du farceur Issam Jemâa au blagueur Walid Hichiri en passant par les leaders Adel Chédli et Aymen Mathlouthi pour finir aux taciturnes Mohamed Ali Slama et Hatem Béjaoui, le désinvolte Skander Cheikh ou encore l'excentrique Oussema Darragi, tous forment un club de Tunisie solidaire et enthousiaste plus que jamais. Sami Trabelsi, le nouveau patron des «Aigles de Carthage», n'est pas étranger à cette métamorphose. En le voyant tapoter sur l'épaule de l'un ou prodiguer un conseil à l'autre, on devine que l'ère post-révolutionnaire de notre onze national est porteuse de belles promesses. Pour mieux comprendre ce qui se passe au sein de cette famille de footballeurs distingués, nous avons discuté à bâtons rompus avec l'entraîneur en chef de cette équipe nationale. Ecoutons-le lever le voile sur différents sujets :
Vous jouez pour la qualification à la CAN 2012. L'avenir de l'E.N et le vôtre sont en jeu. Pourtant, vous avez eu le courage d'évincer la forte colonie des expatriés jadis indétrônables, de faire confiance à l'ossature du dernier Chan et d'injecter du blé qui lève. Ne pensez-vous pas courir un risque certain?
Si on voit les choses pas plus loin que le bout du nez, je vous concède qu'une qualification à la phase finale de la CAN revêt toujours une importance pour la Tunisie qui figure parmi les grosses cylindrées du continent. Mais je ne pense pas que l'avenir de notre football en dépend exclusivement. Essayons de dédramatiser et de ne pas mettre autant de pression sur notre onze national. Nous entamons un nouveau cycle et nous nous projetons vers un futur plus lointain. Le dernier Chan nous a fait découvrir un nouveau groupe plus motivé et plus ambitieux. C'est un noyau qui germe, qui fleurit et qui progresse. Il y a certes des joueurs expérimentés mais il y a des jouvenceaux qui percent et qui ambitionnent de jouer le haut niveau. Donnons-leur du temps et ils finiront tôt ou tard par cueillir des lauriers. Depuis 2004, il y a eu cet esprit de clan outrageusement exhibé entre joueurs locaux et ceux évoluant en Europe. Il avait nourri pas mal de discorde et envenimé l'ambiance au sein du groupe. Que l'on assainisse cette atmosphère et que l'on mette fin à ce complexe. Nous avons agi en conséquence pour bâtir le présent et l'avenir de notre E.N.
Vous paraissez imperturbable et vous affichez une confiance telle comme si vous aviez la certitude de durer à la tête des «Aigles de Carthage»?
Pourquoi ne pas être serein et confiant en ses moyens. Il y a toute une carrière internationale derrière moi qui plaide en ma faveur. Ce n'est pas du narcissisme que je suis en train d'étaler. J'ai participé à des CAN, à une coupe du monde. J'ai côtoyé beaucoup d'entraîneurs. J'étais toujours à l'écoute de leur philosophie du jeu. J'observais et je retenais. L'expérience s'acquiert et se fortifie au fil des jours et des ans. Ce n'est pas le nom qui fait l'entraîneur. C'est la qualité du travail qui valorise et qui finit par payer. Il faut avoir de la patience, de la persévérance et du sérieux. Les résultats immédiats donnent certes une motivation mais il ne faut pas en faire une obsession et un critère pour juger le travail d'un entraîneur, Guy Roux à l'AJ Auxerre ou Alex Fergusson à Manchester United, à titre d'exemple, n'ont jamais été remis en cause pour un mauvais résultat tout au long de la longue carrière qu'ils ont passée à la tête de l'équipe bourguignonne ou mancunienne. C'est la continuité et la stabilité qui permettent à tout coach de progresser et de se perfectionner.
Revenons au style de jeu de votre E.N. Vous semblez privilégier un jeu beaucoup plus tourné vers l'offensive avec un seul pivot pour la récupération?
Depuis le match amical livré face à la France, j'avais senti que l'échiquier était fort déséquilibré. On défendait avec 7 voire 8 joueurs. En phase offensive, on se trouvait souvent avec un ou deux attaquants isolés et sans appui. C'était trop insuffisant pour porter le danger devant et pour créer des occasions. Cela d'une part. D'autre part, une telle disposition ne pouvait qu'exposer l'arrière-garde à un harcèlement constant et la priver du ballon. Il fallait songer à rétablir l'équilibre et faire participer tout le monde à la phase de récupération et d'animation.
Ne me dites pas que le modèle de la Barça ne vous inspire pas?
Qui peut rester indifférent à la démonstration barcelonnaise? C'est un football extra-planétaire qui subjugue. Mais la plupart des gens se régalent de la palette offensive de cette grande équipe espagnole et oublient une chose très importante. Ce qui fait beaucoup plus la force du FC de Barcelone c'est le travail de récupération colossal qu'effectuent pratiquement tous les joueurs de l'attaque et du milieu. Dans les couloirs, Pedro et David Villa ralentissent la remontée de balle adverse, Inesta et même Messi, Xavi et Busquets pressent très haut. Ce qui permet de récupérer très vite le ballon et de le monopoliser autant qu'on le veut grâce à une technique de touche de balle hors pair. C'est un modèle du genre qui peut être une source d'inspiration du moins pour s'initier au rapprochement des trois lignes et à l'équilibre de la chaîne.
Parlons du poste de gardien de but. Persistez-vous à croire que Aymen Mathlouthi demeure le titulaire à part entière?
Qui peut le contester? Aymen demeure notre portier N° 1 en dépit des qu'en dira-t-on. Tout groupe a besoin d'un leader et Mathlouthi assume parfaitement ce rôle.C'est un joueur qui apporte beaucoup au groupe de par son expérience et son rayonnement. Il dirige bien sa défense et donne de la confiance à ses coéquipiers. Les autres gardiens Rami Jéridi et Aymen Ben Ayoub travaillent sérieusement et progressent énormément. La concurrence est loyale et que le meilleur s'impose.
On reproche aux deux latéraux actuels Sameh Derbali et Khélil Chammam le manque de rigueur défensive. Que répliquez- vous à cette remarque?
Dans le football total, on défend en bloc. Tout l'échiquier est en mouvement et on se relaye dans les tâches. La couverture doit être assurée par le joueur le plus proche de la situation de jeu, abstraction faite de son poste. Dans la nouvelle conception , nous avons besoin d'animateurs dans les couloirs qui savent construire et manier le ballon pour apporter la supériorité numérique et déverrouiller les systèmes défensifs adverses. C'est dans cette intention que Sameh et Khalil ou Feteh Gharbi peuvent être utiles. Mais cela n'empêche pas qu'ils ont des consignes défensives à respecter .Tout joueur qui aura un profil meilleur sera le bienvenu en E.N.
Khaled Korbi, autant il est fort tactiquement, autant il est irascible de tempérament. Ce caractère n'est-il pas un handicap?
Khaled est un joueur généreux. Sur le terrain, il ne triche pas. Il se dépense sans calcul. En plus de ces qualités, il a son petit péché mignon. Il a une humeur irritable. Il en est conscient et essaye de tempérer cette ardeur. Le staff technique lui rappelle souvent que la discipline sur le rectangle vert est primordiale pour réussir une belle carrière. Le respect de l'arbitre et de l'adversaire fait partie des règles élémentaires du jeu. Personnellement, je suis persuadé que c'est une petite folie de jeunesse qui finira par se soigner avec plus de maturité. Il doit réaliser qu'un joueur international qui côtoie le haut niveau n' a pas le droit à des écarts de conduite. Il s'en repentira.
Ahmed Akaïchi est l'attaquant le plus en forme du moment et de surcroît le meilleur buteur du championnat. En équipe nationale A, il semble relégué à un second rôle?
Personne n'a dit le contraire. Mais on oublie aussi que Issam Jemâa est le meilleur buteur de l'E.N, que Slama Kasdaoui avait réussi un brillant Chan et que Sami Allagui a marqué des buts décisifs avec son club, le FC de Mayence en Allemagne. Tant mieux si nous disposons d'un éventail de choix aussi large. La concurrence est ouverte. Le seul critère à retenir est la forme du moment. Aucun joueur ne peut prétendre d'avance à une titularisation indiscutable et à part entière. Le meilleur à la ligne d'arrivée cueillera les lauriers.
Pourquoi un joueur comme l'Etoilé Lâssad Jaziri ne figure-t-il pas sur votre calepin?
Entre l'E.N A et l'équipe Olympique, la porte est entrouverte. Il y a un principe auquel nous nous attachons : l'âge ne sera jamais une mesure discriminatoire. Tout joueur qui a des potentialités, qui progresse et qui peut servir l'intérêt national, est accueilli à bras ouverts dans les deux sélections. Le staff technique a Lâssad Jaziri à l'œil. Le jour où il fera preuve de plus de régularité, il sera récupéré en E.N A. Il n'y a qu'à voir Iheb Msakni, Skander Cheikh, Amir Omrani. A partir du moment où nous étions convaincus de leurs qualités, nous n'avons pas hésité à les convoquer. La même règle est valable pour tous les joueurs performants.
Justement si vous nous parlez du baptême de feu de ces jeunes joueurs?
Je peux peut-être vous étonner en vous disant que leur intégration dans le groupe s'est faite d'une façon plus rapide que prévue. Ambitieux et volontaires, ils ont adressé un petit message à tout le monde : nous ne sommes pas venus pour une courte visite ni pour faire de la figuration. La preuve, Amir Omrani et Ben Cheikh et surtout Iheb Msakni ont frappé très fort à la porte. Que les autres jeunes leur emboîtent le pas et démontrent la même envie pour décrocher une place au soleil.


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