De la première cigarette à l'accoutumance, le pas est généralement franchi sans problèmes par les jeunes, faute de sensibilisation sociale et d'une application rigoureuse de la réglementation. Le phénomène s'aggrave en Tunisie, particulièrement dans la catégorie d'âge entre 13 et 15 ans, correspondant aux élèves de huitième et neuvième. C'est ce qu'a révélé une étude effectuée l'année dernière par la direction des soins de base relevant du ministère de la Santé et portant sur le tabagisme sur un échantillon de 1.751 élèves de 50 écoles préparatoires et 71 classes. La moitié des jeunes ont un parent fumeur L'étude a également révélé que ces jeunes entre 13 et 15 ans, garçons ou filles, ont grillé leur première cigarette à l'âge de 11 ans. Les chiffres montrent par ailleurs que 15,3% des élèves ont tâté à la chicha au moins une fois (22,2% chez les garçons et 9,8% chez les filles). Selon toujours cette étude, la moitié des jeunes questionnés ont un parent ou un ami fumeur de cigarette et qu'un jeune sur dix a un père amateur de chicha. Cela pose la question du rôle des parents à dissuader leurs enfants de fumer et surtout d'intervenir rapidement afin de les empêcher d'acquérir une habitude difficile à abandonner par la suite. 17 cigarettes par jour Il est à rappeler que l'Organisation mondiale de la santé classe la Tunisie en première position dans le monde arabe avec un taux de fumeurs atteignant 35% de la population. Selon encore l'OMS, 50% des hommes et 10% des femmes fument et le taux de consommation par habitant est de 17 cigarettes par jour. Effrayant quand on sait d'une part les dépenses importantes en matière de prise en charge des maladies liées au tabagisme, dépenses qui pèsent sur la communauté, et de l'autre les gains énormes qui vont dans les poches des trafiquants. Quand les autorités se décideront-elles à «dégager» ces intermédiaires qui empoisonnent nos jeunes et à mettre en application «la» loi maintenant que les manipulateurs du secteur du tabac ne sont plus là…