L'exode massif qu'a connu le poste frontalier de Dhehiba-Wazen et qui a convergé vers le gouvernorat de Tataouine était tellement inattendu que tout le monde s'est trouvé pris de court pour faire face à 42.000 réfugiés en quelques jours. Un nombre impressionnant de familles en provenance de Jbel Nafoussa qui compte en tout 750 mille habitants. Ainsi les aides de solidarité fournies par le Qatar, les Emirats Arabes Unis et les associations de bienfaisance tunisiennes se sont vite épuisées, alors que les demandes vont crescendo d'un jour à l'autre. C'est ce qui a contraint M. Ali Mourou, maire de Tataouine, de convoquer, vendredi 3 juin, les responsables des 8 centres d'aide installés dans les 7 délégations du gouvernorat, et en présence de M. Kamel Berrich, représentant du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Il a été convenu de mieux coordonner les opérations d'assistance à l'avenir et de réglementer les circuits de distribution des produits de première nécessité, à partir d'hier. Ras Jedir : pénurie de denrées alimentaires et de carburant Du côté de Ras Jédir, l'afflux des ressortissants se poursuit également. Les derniers bombardements qui ont visé la capitale libyenne et la partie ouest du pays ont accentué l'exode des fuyards des deux camps vers la Tunisie et principalement vers Zarzis et Djerba,le camp de Choucha étant occupé par des Africains, et l'Armée y a installé encore 200 rescapés repêchés du bateau qui a fait naufrage au large de Kerkennah. Même au port d'El-Ketef, a assisté, de temps à autre, à l'arrivée de petits bateaux à moteur chargés de dissidents avec leurs familles. D'autre part, la pénurie de lait et de quelques produits alimentaires et de carburant se fait de plus en plus sentir à Ben Guerdane. à Zarzis où les réfugiés sont nombreux, il n'y a pratiquement plus de maison à louer. Et un phénomène d'un genre nouveau a vu le jour : des dizaines de Libyens font la queue pour équiper leurs voitures d'un système à gaz.