Au poste frontalier Wazen-Dhehiba, qui est toujours entre les mains des rebelles, un afflux massif en provenance de Zentène, essentiellement, a été constaté, mercredi et jeudi, du fait que cette ville est privée d'électricité depuis le 25 mai, à cause des bombardements perpétrés par les milices de Gueddafi. Les nombreuses familles lassées de vivre dans l'obscurité sont arrivées à Dhehiba, soit pour fuir les combats et prendre place avec les réfugiés, soit pour se ravitailler en bougies, lampes à pétrole, piles à combustible, ainsi qu'en produits de première nécessité et en médicaments et faire demi-tour. D'autres ressortissants, moins nombreux sont également arrivés, hier matin, de Nalout, Tkout, Yefren, Galaâ et Jadou où les combats se poursuivent sporadiquement. Au point de passage où quelques personnes sont bloquées, faute de passeport, «il a fallu l'intervention personnelle du colonel Ferchichi pour résoudre des cas urgents et humanitaires comme les personnes très âgées et les bébés malades», nous dit M. Kilani Ben Aïssa, membre de l'Association de fraternité pour l'accueil des réfugiés (Afar). Le long de la frontière, les hélicoptères tunisiens survolent continuellement la zone, alors que les forces armées et la gendarmerie sont en situation d'alerte. Les habitants de la région limitrophe ne son pas à l'aise. Angoissé, Haj Saïd nous confie: «A chaque jour suffit sa peine. Avec Gueddafi, on n'est jamais sûr de rien». D'autre part, les stocks de denrées alimentaires et quelques médicaments commencent à s'épuiser dans les camps de Dhehiba, Remada et Tataouine. Le Qatar, les Emirats Arabes Unis, le Croissant-Rouge et des associations de bienfaisance tunisiennes ont sûrement fait le nécessaire, au début, mais la demande dépasse de loin l'offre, nous dit-on. Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Unhcr), le Programme alimentaire mondial (PAM), l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Organisation mondiale de l'immigration (OMI), l'Unicef… devraient accorder davantage d'aides pour subvenir aux besoins des réfugiés dont le nombre s'accroît de jour en jour d'après les membres de l'Afar.