Le kadroûn est un vêtement masculin. Il est toujours fait en laine épaisse. C'est un costume villageois et paysan, très peu prisé dans les grandes cités. Porté par les travailleurs de la terre et les pêcheurs quand la température est à la baisse, il les protège du froid et du vent. Véritable tenue de travail, le kadroûn se présente en des tons le plus souvent sombres : marron clair ou foncé, gris et même noir, à l'exception du kadroûn djerbien qui est soit blanc soit écru : les habitants de l'île des lotophages se distinguent en tout, y compris dans leur façon de s'habiller ! Sobre et pratique, le kadroûn est mis sur les sous-vêtements. Collant au corps, il permet une grande flexibilité des membres. Il est en quelque sorte un pardessus paysan. Mais le kadroun a d'autres fonctions que de protéger des intempéries par temps froid : il rafraîchit le corps quand il fait très chaud, car sa texture en fibres naturelles le prédispose à être un isolant contre la canicule. En outre, il absorbe bien la sueur. Les gens de l'extrême sud avaient pris l'habitude de porter le kadroûn à même le corps, pour se faire une espèce d'isolation thermique qui leur offre un confort vestimentaire, leur épargnant les incommodités dues aux grandes chaleurs estivales. Le kadroûn, même s'il est un habit de tous les jours, est généralement bien tissé par des femmes qui prennent beaucoup de soins pour faire de belles pièces. Sur ce plan, le kadroûn du pêcheur kerkennien peut prendre l'aspect d'une véritable pièce d'art avec les décorations et les motifs qui lui sont propres. Il est parfois utilisé comme un costume d'apparat dans les grandes occasions.