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La poésie, un art d'utilité publique?
Vient de paraître : La repentance de Satan (taoubatou Ibliss) de Walid Cherif
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 06 - 2011

Situer Satan dans une logique de repentir, c'est-à-dire dans la situation de l'être humain qui faute, par oubli ou, parce que, justement, il a trop prêté l'oreille à la tentation, suggérée par Satan, n'est-ce pas, bouiller un tantinet les cartes ? N'empêche, car nous sommes en plein dans l'absence de logique, dans l'irrationnel, signe particulier de l'écriture poétique. Le recueil de Walid Cherif n'y échappe guère qui s'assume jusque dans la malédiction, cet autre trait fatalement associé à la poésie.
Sixième dans le classement des arts dits nobles, n'est-il pas curieux que la poésie le soit, elle qui s'érige comme une exigence, une condition parmi tant d'autres en filigrane de tous les autres, au point qu'elle fut au centre de la tragédie, telle qu'énoncée par Aristote.
Il est vrai que la notion de malédiction rime difficilement avec l'idée qu'Aristote se forge du poète. Lui reconnaissant le droit au plaisir de l'imitation, il l'inscrit, solennellement, dans une logique d'utilité publique. Mais n'oublions pas que la perception de la poésie a connu bien des avatars depuis… Et pour avoir effectué des études qui n'ont aucun rapport avec l'art (il et expert comptable), Walid Cherif n'en intériorise pas moins tous ces avatars. Qu'il le fasse consciemment ou inconsciemment, sa poésie s'énonce comme la primeur d'une écriture poétique qui met face à face le sujet, c'est-à-dire le fond, d'un côté, et la forme, de l'autre. La poésie et la femme aimée s'entrelacent, telles des vrilles, autour de ses vers. Sous la plume du poète, une épopée, longue, éternisée, comme il se doit, prend forme. Expliquer, s'expliquer l'amour, la passion pour l'être aimé aurait-il un sens si ce n'est celui de la poésie elle-même. Du coup, l'amour n'a plus d'autre sens que ce prétexte: creuser au fond de la poésie, art difficilement comptable, rebelle, à la recherche de ses nouvelles significations, celles qu'elle n'a pas encore livrées. Tout comme la femme dans ce qu'elle a de plus énigmatique, de plus mystérieux...Vases communicants ou cercle vicieux? En tout état de cause, les deux protagonistes de cette épopée, la femme et la poésie, le fond et la forme, se disputent les vers et, tour à tour, elles donnent l'illusion d'avoir, chacune, gagné la partie. Que non. Le poète, dans un retour sur terre, ramène la femme à sa dimension triviale, se réappropriant la poésie à des fins plus "nobles", plus conséquentes avec la notion d'"utilité publique" chère à Aristote. Les quatre derniers poèmes du recueil se "ressaisissent", comme dans un sursaut, pour retrouver des sujets d'ordre politique: le devenir arabe, l'obscurantisme, l'hypocrisie, simulacre de charisme…
Ce recueil se pense dans une sorte de recul esthétique qui semble être à la poésie ce que la "distanciation" est au théâtre. Agréable à lire, il est tout aussi bien remarquable de par la charge intellectuelle qu'il recèle et l'intelligence créatrice dont il donne la preuve.
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Recueil de poésie
Ed: Karem chérif
89 pp.
Dessins: Nizar Chaâri


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