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La Grande-Bretagne complaisante ?
Fortune du dictateur déchu


Par Sami REMADI *
A la demande de l'ambassade de Grande-Bretagne en Tunisie, un comité de l'Association tunisienne pour la transparence financière (ATTF) a eu, le 14 juin 2011, une entrevue avec Monsieur William Hopkinson, responsable des affaires politiques à l'ambassade britannique. Cette entrevue fait suite aux déclarations du président de l'ATTF, le Dr Sami Remadi, sur la chaîne Al Jazeera citant la Grande- Bretagne parmi les pays qui hébergent des fonds détournés par le clan déchu.
Au cours de l'entretien avec Monsieur Hopkinson, le président de l'ATTF a reproché aux gouvernements occidentaux, y compris la Grande-Bretagne, leur «silence complice» vis-à-vis du régime du dictateur déchu, malgré leur connaissance parfaite des pratiques mafieuses du système. Il a attiré l'attention sur l'urgence de la récupération des avoirs illicites vu la situation économique actuelle de la Tunisie et le nombre élevé de chômeurs. Il a, par ailleurs, rappelé  que la Convention des Nations unies de lutte contre la corruption oblige les institutions financières des Etats parties à faire un monitoring scrupuleux pour identifier l'origine des fonds avant leur placement. 
Monsieur Hopkinson a rétorqué que la Tunisie post-révolutionnaire peut désormais compter sur le soutien de la Grande-Bretagne pour l'établissement des valeurs de démocratie et de bonne gouvernance.
Le président de l'ATTF a également fait part de l'inquiétude de la société civile tunisienne face au silence du gouvernement britannique suite aux commissions rogatoires qui lui ont été adressées par son homologue tunisien le 22 janvier 2011et le 4 mars 2011 et au rappel du 23 mai 2011 adressé via le ministère des Affaires étrangères. Le président de l'ATTF a aussi exprimé son souhait de voir le gouvernement britannique réagir aux demandes des autorités tunisiennes selon le principe d'égalité et de réciprocité.
Monsieur Hopkinson a répondu que «la Grande Bretagne n'a pas été dans la logique de répondre au ministère de la Justice et qu'elle s'est satisfaite de la réponse de la communauté européenne adressée au gouvernement tunisien». Il a mentionné que «la Grande-Bretagne, signataire des conventions internationales, ne fera pas de complaisance», ajoutant que son pays «a fait de son mieux et a cherché à geler les avoirs du clan déchu. Sauf que les recherches n'ont pas été fructueuses et n'ont révélé ni comptes bancaires ni biens immobiliers‑!». Il a aussi précisé que «les mauvaises relations du clan déchu avec les Britanniques expliquent l'absence d'avoirs en Grande- Bretagne».
Au vu des informations à disposition de l'ATTF, et qui ne concordent pas avec les affirmations de Monsieur Hopkinson, l'ATTF souhaiterait voir le gouvernement britannique fournir plus d'efforts dans la recherche d'actifs illégalement détournés et placés en territoire britannique, et communiquer avec toute la transparence requise les résultats de ses recherches, résultats qu'attendent avec impatience aussi bien le gouvernement tunisien que la société civile.
Répondant à la question du président de l'ATTF concernant les avoirs placés dans des territoires d'outre-mer qui sont des dépendances de la couronne britannique (les îles Caïmans, etc.), M. Hopkinson a répondu: «… Même si on n'a pas une autorité totale sur le système bancaire des îles Caïmans, on pourra toujours transmettre des directives à leur gouvernement. Il n'y aura pas de complaisance car ces îles obéissent aux conventions et aux lois internationales».
Nous pensons que l'historique de ces îles prouve le contraire. En effet, leur nom a toujours été évocateur des valises de billets et des sociétés offshore (Pas moins de 80.000 entreprises y sont domiciliées, la plupart n'étant que de simples sociétés-écrans)
Répondant aux questions relatives à l'autorité du gouvernement britannique sur les succursales des banques anglaises dans les pays du Golfe, et sur la possibilité d'entraide pour la traçabilité des transferts des fonds, Monsieur Hopkinson a affirmé que «… ces banques sont soumises aux lois britanniques, et l'entraide dépend énormément de leurs statuts  et des procédures légales et morales….».
Il a ajouté : «…La Grande Bretagne est consciente des défis de la Tunisie, elle ne ménagera aucun effort pour accompagner la transition démocratique en Tunisie. Je demanderai à notre ministère de la Justice les dernières nouvelles et je promets une réponse officielle d'ici deux semaines au plus tard.».
Certes, les propos du diplomate britannique ont été, en leur temps, tranquillisants‑; mais jusqu'à présent, nous ne voyons rien venir. Les jours passent et notre inquiétude ne fait que grandir. Le gouvernement attend. La société civile est désemparée. C'est pendant les moments difficiles qu'un pays, son gouvernement et son peuple savent évaluer le degré d'amitié que leur manifeste, séparément, chaque pays partenaire.
Nous sommes conscients de l'impact désastreux de la fuite des capitaux sur les pays pauvres et de l'indifférence manifeste avec laquelle certains pays occidentaux traitent ce problème, en contradiction avec les valeurs universelles des droits de l'homme. En effet, le pacte international relatif aux droits civils et politiques, adopté et ouvert à la signature, à la ratification et à l'adhésion par l'Assemblée générale des Nations unies dans sa résolution 2200 A (XXI) du 16 décembre 1966, ratifié par la Tunisie en 1969, mentionne dans son article premier, paragraphe‑2‑: «Pour atteindre leurs fins, tous les peuples peuvent disposer librement de leurs richesses et de leurs ressources naturelles, sans préjudice des obligations qui découlent de la coopération économique internationale, fondée sur le principe de l'intérêt mutuel et du droit international. En aucun cas, un peuple ne pourra être privé de ses propres moyens de subsistance». Il est certain que la décapitalisation et la spoliation organisées du peuple tunisien par le clan déchu, aidé par les Etats receleurs, vont contre l'article cité.
Interpellant l'historique de la Grande-Bretagne en matière de remboursement des biens mal acquis des potentats, notre inquiétude ne peut qu'augmenter (affaire Abacha, etc.). Il est certain que si des dispositifs de monitoring sincères et scrupuleux étaient appliqués, les avoirs illicites du clan déchu n'auraient jamais pu atterrir sur des comptes bancaires en Grande-Bretagne et dans ses territoires d'outre-mer.
Vu que l'enjeu est énorme et que nos revendications sont légitimes, relevant de principes moraux universels, l'ATTF s'engage à poursuivre sa mobilisation et à publier en temps opportun toutes les informations qui permettraient d'éclairer l'opinion publique, y compris, bien entendu, celles émanant de l'ambassade de Grande-Bretagne.
Dans l'attente de la réponse officielle de la Grande-Bretagne, l'ATTF salue le sérieux et la volonté sincère manifestés par M. Hopkinson, qui œuvre pour le renforcement de l'amitié qui lie nos deux pays.


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