Par Labiadh MOKHTAR* La révolution se déclencha librement du champ agricole de Sidi Bouzid... Un beau village glorieux, assis au milieu de l'ancienne Tunisie numide ! Les villageois se rendirent, en vitesse, au gouvernorat maintenant fort et solide ! Ils pressent le pas, sans avoir froid, par ce temps d'hiver, brumeux et humide ! La rencontre entre les habitants et les gendarmes ne peut être ni saine ni valide ! La cause de leur colère est la mise à feu du corps de l'un de leur enfant malheureux et timide ! Les choses tournent vite mal, car les policiers deviennent mauvais et sordides ! Ils ne peuvent résister à tirer des coups de feu, nombreux, mortels, directs et rapides ! Ce qui fit des morts et des blessés, tous Tunisiens, humbles, simples et sans guide ! De Bizerte à Ben Guerdane, de Kasserine à Mahdia, les gens s'abreuvent à la source limpide ! Le peuple tunisien, mal aisé, aspire à devenir plus cultivé, plus animé et moins vide ! La liberté, la bravoure, la bonté, font de notre hiérarchie un modèle pur et rigide ! Le peuple tunisien se souvient des siècles de son bon vieux temps, victorieux et candide ! Ceux qui ne croient pas à la réussite du mouvement avancent un cas de suicide ! En histoire, ceci nous ramène à l'époque de l'ancêtre, le calife droit Haroun Errachid ! Les poètes, en général, préconisent toujours à vif quelques nouvelles presque fluides ! Les problèmes de la vie, très angoissants, s'évaporent lentement bride par bride ! Nous ne pouvons plus, sans pardon, supporter ces métamorphoses lourdes et avides. Notre temps devient surprenant à nous faire goûter, vers le soir, une saveur acide.