• L'euphorie de la réussite passée, nos bacheliers remettent les pieds sur terre et commencent à penser aux choses sérieuses. La première étape à franchir est celle de l'orientation universitaire. Avec l'orientation dans le secondaire, cela fait un dossier très important qui doit impérativement être repensé et même revu de fond en comble. Les déboires connus tant au secondaire qu'au supérieur à cause d'une mauvaise orientation ou d'une autre subie ou imposée ne sont pas sans laisser des séquelles sur le parcours de nombreux élèves et étudiants. Aussi bien les responsables de l'enseignement secondaire que ceux du supérieur, ainsi que d'autres intervenants comme le secteur de l'emploi, doivent élaborer une véritable stratégie à ce niveau. Orientation en deux temps ! L'ancienne formule d'orientation remonte aux années soixante-dix. L'élève de la troisième année secondaire (l'équivalent de la neuvième année) passait en quatrième (l'équivalent de la première année) déjà orienté. Le même processus était suivi dans le supérieur, après le bac. Les déceptions n'étaient pas grandes car les choix étaient généralement satisfaisants. Depuis, les choses ont changé et les besoins socio-économiques n'étant plus les mêmes, il a fallu aux autorités chercher des issues. Alors les réformes se sont suivies pour aboutir à une situation où chacun constate les limites du système et, parfois, ses incohérences. C'est, malheureusement, l'élève ou l'étudiant qui en sont les victimes à leur corps défendant. En effet, l'élève est soumis à deux étapes d'orientation au secondaire : une pré-orientation en première année et une orientation finale en deuxième année. Dans la première, on classe le candidat dans un groupe de filières (scientifique, littéraire…) pour le «caser» définitivement dans l'une des sept spécialités menant au bac (lettres, sciences expérimentales, sport, sciences techniques, sciences informatiques, mathématiques et économie-gestion). Généralement, ce choix se fait sur la base des capacités de l'intéressé. Dans plusieurs cas, beaucoup de difficultés apparaissent quand il s'agit d'opérer ces orientations. Bien sûr, on se base sur la moyenne générale qui permet le passage d'un niveau à un autre, mais on tient compte, aussi, des notes obtenues dans les matières spécifiques pour chaque section. Pour un littéraire, il s'agit de l'arabe, de l'anglais et du français; pour un scientifique, ce sont les maths, la technologie et les sciences physiques; pour un écogestionnaire ce sont l'économie, la gestion et les maths et enfin pour les technologies de l'informatique, il s'agit de l'informatique, des maths et des sciences physiques. De nombreux scénarios donnent du fil à retordre aux conseils d'orientation. Les membres de ces conseils trouvent toutes les peines du monde à choisir la bonne filière à un élève. Car tout simplement, le profil de l'intéressé ne lui permet pas d'être classé de façon précise. En effet, le candidat obéit au premier critère du passage de classe mais pas aux autres qui permettent de lui donner le choix qui lui convient. Il n'a pas, par exemple, les notes requises pour avoir son premier ou son deuxième choix. Il ne dispose même pas d'un critère valable, capable de le classer dans l'une des sections. Alors on essaye de le placer dans une section approximative, même si elle est demandée en troisième ou en quatrième position. Et là, ce sont des sections comme les lettres ou l'économie et gestion qui l'accueillent. Parfois, après une année en troisième secondaire, l'élève, «mal» orienté, demande une réorientation. Cela est possible. Or c'est une perte de temps pour l'élève. Mais déjà, cette année, l'élève peut faire opposition à son affectation à telle ou telle section. Une fois informé dans un délai ne pouvant pas excéder le vendredi 12 juillet 2011, cet élève a, devant lui, tout un mois pour entreprendre les démarches visant à revoir sa réorientation. Il faudra, malgré tout, attendre jusqu'à la mi-septembre pour connaître la décision finale concernant la requête. Soit, presque, à la veille de la rentrée.