Dans le cadre de sa nouvelle stratégie, et en vue d'être plus proche aussi bien de la société civile et des citoyens que des professionnels, la Bourse de Tunis a décidé d'organiser des rencontres régulières avec les médias. C'est hier que la première rencontre du genre s'est tenue : cela se passait au nouveau siège de la Bourse au Lac. La rencontre a été consacrée à deux points principaux, à savoir le bilan de l'activité au cours du premier semestre 2011 et la nouvelle stratégie triennale de promotion et de développement du marché financier pour la période 2011-2013 M.Mohamed Bichiou, directeur général de la Bourse de Tunis, a indiqué à cette occasion que le marché boursier a évolué au cours de la première période de cette année dans une conjoncture nationale exceptionnelle, ajoutant que les événements du 14 janvier ont impacté les principaux indicateurs de la Bourse qui ont enregistré un net recul au premier semestre et particulièrement en janvier et en février. Il a, en outre, souligné que pour la première fois dans l'histoire de la Bourse, les cotations ont été suspendues à deux reprises après le 14 janvier, à savoir durant la deuxième quinzaine de janvier et la première semaine de mars. La suspension des cotations, souligne encore M Bichiou, a été décidée en concertation avec l'autorité de régulation et les autres intervenants du marché, et en vue de protéger les investisseurs et d'éviter une baisse erratique des cours des titres cotés. En outre et dans l'objectif de restaurer la confiance des investisseurs, les sociétés cotées ont été appelées à communiquer sur leurs indicateurs du dernier trimestre 2010 et l'incidence des événements de janvier sur la continuité de leur exploitation et leurs perspectives. Par ailleurs, le conférencier a souligné que parmi les indicateurs les plus affectés au cours du premier semestre, il y a le repli record de l'indice Tunindex dans les deux premiers mois, de 20,6% pour se redresser progressivement dans les 4 mois suivants d'environ 5 points de pourcentage et terminer avec une baisse de 15,9%. «Hormis l'indice «bâtiment et matériaux de construction» qui a légèrement progressé de 0,22%, tous les autres indices sectoriels ont enregistré une baisse jusqu'au 30 juin 2011», a encore relevé M.Bichiou soulignant que suite à ce repli des cours, la capitalisation boursière du marché a également chuté de 2 milliards, soit près de 3 points de pourcentage du PIB de 2010. La capitalisation des banques a connu la plus forte baisse avec un recul de 1,4 milliard de dinars. Le directeur général de la Bourse a, en outre, relevé que l'admission de Telnet Holding sur le marché principal de la cote, effectué quelques semaines après le 14 janvier, a généré une nouvelle dynamique sur le marché. Il a précisé que l'offre publique de souscription de la société portant sur un montant de 12 MD a été souscrite plus de trois fois, soit en valeur la somme de 40 MD. Il note, en outre, que le titre Telnet Holding s'est bien comporté depuis son introduction et s'est apprécié de 45% avec un volume quotidien moyen représentant 11% du volume échangé sur la cote. De son côté, Mohamed Fadhel Abdelkefi, président du conseil d'administration de la Bourse, a exposé la stratégie de développement de la Bourse de Tunis pour la période 2011-2013 et a souligné à ce propos que la Bourse de Tunis s'est dotée des atouts juridiques et organisationnels qui lui permettent d'être au même niveau que les bourses internationales et que les conditions sont aujourd'hui propices pour qu'elle joue un rôle plus important dans le développement du pays. L'intervenant a, par ailleurs, souligné qu'avant de mettre en place une stratégie de développement, il fallait faire un constat de la situation existante. Il note à ce propos qu'il y a lieu de parler d'un décalage entre les potentialités de développement de la Bourse d'une part et, d'autre part, sa participation réelle au développement économique du pays. Il relève ainsi que les potentialités de la Bourse dépassent de loin sa participation actuelle dans le financement de l'économie. En partant de ce constat, la question qui se pose, souligne encore M.Abdelkefi, est comment expliquer aux pouvoirs publics et au secteur privé que la Bourse est aujourd'hui capable de participer de façon plus consistante au financement de l'économie, un financement qui se situe aujourd'hui aux alentours de 10%. La capitalisation boursière ne représente, quant à elle, que 20% du PIB. C'est à la lumière de ces objectifs que la stratégie de développement triennal a été construite. Une stratégie qui s'articule principalement autour de cinq axes, à savoir la promotion de l'éducation financière auprès du large public, l'enrichissement de la cote de la Bourse par de nouvelles entreprises éligibles, le développement du marché secondaire des créances, le développement et la sécurisation du système d'information et la poursuite de la modernisation de la Bourse et, enfin, le renforcement des compétences des professionnels du marché. Des actions ciblées ont, par ailleurs, été mises en œuvre en vue de concrétiser chacun des objectifs tracés dans le cadre de cette stratégie.