Au Cap Bon, la campagne des tomates est appréhendée avec un optimisme mesuré cette année, essentiellement en raison des perturbations qu'elle vit depuis quelques jours du côté des agriculteurs et des industriels. Les premières estimations de la production sont rassurantes dans l'ensemble,voire bonnes, avec une meilleure qualité que la saison écoulée, estime-t-on chez les agriculteurs du Cap Bon. Il est à noter d'abord que la région couvre actuellement le tiers de la place qu'occupe ce légume à l'échelle nationale,sur les plans de la superficie (30%) et de la production (35%). Ce qui n'est pas peu, mais cela dénote quand même d'un certain fléchissement du comportement de cette culture au Cap Bon depuis quelques année, puisque cette région fournissait, durant les années 90 jusqu'au début des années 2000, pratiquement 60% de la production nationale. C'est que, à la base, la superficie allouée à la tomate est passée de 11.000 ha à 7.500 ha. Cette réduction est due essentiellement à la carence en eau d'irrigation et à la dégradation de sa qualité. Il y a d'abord l'insuffisance des eaux du Nord, puis l'augmentation du degré de salinité de l'eau des puits surtout dans certaines zones où il a dépassé la cote d'alerte depuis des années. A cela s'ajoutent, par endroits, la dégradation du sol et sa prédisposition à la propagation de certaines maladies, contre lesquelles des efforts ne cessent pourtant d'être fournis. Pour ce qui est de cette année, la saison semble évoluer dans les normes. Selon les premières estimations, la production sera de 340.000 t, avec la possibilité d'atteindre les 370.000 t. Dans les deux cas, environ 100.000‑t iront à la consommation en frais et le reste, de 240.000 à 270.000 t, sera le lot des usines de transformation, ce qui permettra de produire environ 50.000 t de double concentré de tomate . La cueillette a commencé, pour sa part, à atteindre sa vitesse de croisière du côté d'El Mida, de Korba et de Soliman, principales zones de production dans la région. Pour ce qui est de la transformation, les premières opérations ont commencé avec des quantités en provenance de gouvernorats de l'intérieur, essentiellement Kairouan et Sidi Bouzid.