Les cultures maraîchères occupent une place de choix en Tunisie qui a une longue tradition dans la production des tomates. Déjà, les étals de nos marchés abondent de ces légumes rouges. La récolte s'annonce prometteuse. Il suffit de sillonner les différentes régions agricoles du Cap Bon, du Sahel, du Béja et de Tunis pour voir de près hommes, femmes et enfants s'adonner actuellement à la cueillette des tomates. Il est vrai que les conditions climatiques ont été propices pour réaliser une bonne récolte estimée à plus de 900 mille tonnes. Comme des chevelures bien répandues qui refusent l'injure des ciseaux. Le calibre et la couleur rouge permettent d'ores et déjà d'affirmer que ces légumes arrivent à maturité. C'est le début de la campagne. La récolte qui a bousculé toutes les estimations atteindra les 850.000 tonnes cette saison dont 590 mille destinées à la transformation. Les superficies de tomates qui s'étendent sur 19 mille hectares sont cultivées dont 8,5 mille hectares au Cap Bon. Donc pas d'inquiétudes pour les salades.
Une production de concentré de 650 à 750 mille tonnes Tout le monde est mobilisé pour les besoins de la cause et chacun se débrouille à sa façon. Il suffit de voir le nombre de tracteurs et camions remplis de tomates en train d'attendre leur tour pour vendre leurs produits à ces industriels. L'établissement du contrat de culture entre le producteur et l'industriel est une grande garantie pour les deux parties car le producteur doit garantir l'approvisionnement de l'industriel en tomates et l'industriel doit s'engager à assurer un prix planché pour le producteur et à s'acquitter du paiement dans un délai ne dépassant pas les trois mois. Ce qui les réconforte et évite certaines tracasseries. Toutefois ces contrats de production ne touchent que 50% des fellahs. Ce qui est insuffisant à l'heure actuelle et là il faudrait généraliser ces contrats afin de produire plus et exporter. Les prévisions tablent sur une bonne production de concentré de tomates oscillant entre 650 et 730 mille tonnes. Les agriculteurs s'estiment heureux puisque le prix du kg est passé de 95 à 105 millimes étant donné le coût élevé de la production. . Ces agriculteurs seront payés en fonction de la qualité du produit fourni à l'usine. Ainsi, ils sont tenus dorénavant à revaloriser leur production et à améliorer sa qualité en vue de vendre à des prix compétitifs. Cette démarche qualité sera généralisée l'année prochaine surtout que les usines de transformation seront dotées de matériel performant leur permettant de bien contrôler le produit acheminé à l'usine. Et pour assurer un bon déroulement de la campagne, les centres de collecte ont été soumis à un cahier de charges. Côté transformation, le démarrage s'est effectué dans de très bonnes conditions. Les 28 usines carburent à merveille et transforment 19 à 20 mille tonnes par jour.
Développer les tomates bios et sous serres chauffées L'agriculture biologique a connu un développement important en Tunisie. Les régions agricoles tunisiennes sont très propices à la prospérité de ce secteur. Les tomates biologiques ne cessent de se développer. Des primes d'investissement de l'ordre de 30% du montant d'investissement sont accordées aux fellahs. Les cultures géothermiques destinées à l'exportation viennent d'être mises en place notamment dans la région de Gabés qui contribue à hauteur de 60% à la production tunisienne dans cette filière, et de plus de 95% dans ses exportations vers les marchés mondiaux, et particulièrement, le marché européen. Ces tomates sous serres chauffées couvrent 85 hectares à Gabès, Tozeur et Kébili et produisent une moyenne de 12.000 tonnes par an.En plus d'un marché local en progression continue, les tomates tunisiennes intéressent une clientèle internationale. La proximité de la Tunisie de l'Europe et du Maghreb est un facteur déterminant de la compétitivité tunisienne dans une industrie où les délais d'acheminement des tomates concentrées ont une importance primordiale. Ainsi la France et l'Italie demeurent le marché de prédilection suivies de l'Algérie et de la Libye.