Moi qui suis homme d'écume, J'ai pour seul règne le vent, Et toi, fille aux yeux de brume , Que j'appelle, que j'attends. Dans un port imaginaire, Nous armerons un trois-mâts, Et le vent de nos chimères, Au large l'emportera ! Nous quitterons pères et mères, Et nous partirons au loin, A l'aventure nous faire Des souvenirs pour demain, A l'aventure nous faire Des souvenirs pour demain ! La terre est notre patrie L'espace est notre besoin Tous les miracles marins Répondront à notre envie Nous entendrons les sirènes Leurs chants sont couleur du temps Bleu de mer comme nos peines Rouge comme notre sang Les étoiles sur nos têtes Nous diront notre chemin Et les courants de la mer Dicteront notre destin. Nous serons hommes de mer Et pourrons rêver alors Aux forts parfums de la terre Aux lentes brumes du port... Et quand nous ferons naufrage En nous perdant corps et biens Personne sur le rivage Ne s'apercevra de rien ! Doux amis de notre enfance Qui narguerez l'horizon, Armez-vous donc de patience Jamais nous ne reviendrons !