Thermomètre de la bonne santé de la vie économique d'une ville résolument tournée vers la mer, le port de Sfax mérite une réflexion à même de lui permettre de jouer pleinement son rôle. Au cœur de la ville, le port est à l'origine d'une dynamique économique certaine. Toutefois, il ne cesse de rendre la circulation plus difficile, alors même que la ville souffre d'une infrastructure routière vétuste. Avec plus d'un siècle d'activités, le port commercial de Sfax se veut un espace économique et commercial moderne. En dépit des efforts considérables déployés pour le doter des moyens appropriés, il souffre encore de problèmes chroniques qui l'empêchent de devenir une véritable zone logistique capable d'impulser l'activité économique, non seulement dans la région sfaxienne, mais aussi dans le Sud du pays. Ainsi, et à titre indicatif, la construction d'un silo à grains dans l'enceinte portuaire est désormais une nécessité. L'année précédente, 1.200 tonnes de céréales ont été importées. En l'absence d'un silo à grains, on a eu recours aux services des camions de transport de marchandises. Il a fallu 40.000 entrées de camions au port situé au centre-ville. On comprend ainsi l'encombrement monstre que connaît la ville de Sfax tout au long de l'année. Ajoutons à cela la proximité du port commercial par rapport à la gare maritime qui relie Kerkennah à Sfax. Cette gare maritime connaît un trafic dense qui se traduit par le transport, chaque année, de milliers de voyageurs et de véhicules. Cette activité est à l'origine d'un étouffement du centre-ville de Sfax. Face à cette situation qui ne fait que handicaper l'activité économique de la capitale du Sud, des solutions s'imposent. Le directeur du port commercial de Sfax nous rappelle qu'une zone pétrolière de 18 hectares, relevant du domaine public, est désertée depuis 2001. D'où la possibilité d'une exploitation optimale de cette zone en vue d'un redéploiement efficace de toute la zone portuaire. Cette ancienne zone pétrolière est limitrophe du grand projet Taparura, d'où la nécessité de créer des activités en parfaite harmonie. Par ailleurs, les activités chimiques installées sur la rive-est du port ne sont plus compatibles avec le projet Taparura. Des activités à l'origine d'une grande pollution ne peuvent en aucun cas se situer juste à côté d'un grand projet qui représente « les poumons de Sfax ». Ainsi, on se demande quand la délocalisation de ces activités aura enfin lieu. Activité ordinaire Sur un autre plan, les activités du port commercial de Sfax n'ont pas connu une grande perturbation en dépit d'une conjoncture nationale et régionale difficile.Les statistiques des six derniers mois montrent une augmentation des importations de céréales de 32 % par rapport à la même période de l'année précédente. De son côté, l'exportation de l'huile d'olive a connu une augmentation de 90 %. En revanche, l'exportation de certains produits a accusé une régression notable. Il s'agit notamment des phosphates et dérivés, dont l'exportation a chuté, selon les produits, de 21 à 68%. Cela s'explique essentiellement par les perturbations et mouvements de grève qu'ont connues les zones de production du phosphate. Le nombre des navires accostant a accusé une baisse de l'ordre de 29%. Cela dit, la dynamisation de l'activité du port commercial de Sfax est l'une des demandes pressantes des commerçants et hommes d'affaires de la région. Ces derniers exigent, notamment, le développement du trafic conteneurs.