Le premier incident, c'est au bout de 15 à 20' de jeu. Une partie des supporters de l'Etoile a envahi l'espace réservé à quelque 40 supporters d'EGSG Ce qui s'est passé au Stade olympique de Sousse est une honte, un scandale pour le football et pour… l'Etoile Sportive du Sahel. L'Etoile de Mougou, Ayachi, Mahfoudh, Gnaba, Ben Amor, Chetali, Kanoun, Hbacha… serait morte de honte et ne se serait sûrement pas reconnue dans cet accès gratuit de violence. Oui, gratuit, car une finale de la coupe de Tunisie et même du monde ne justifierait pas la loi de la terreur. Nous avons recueilli le témoignage du président d'EGS Gafsa, Faouzi Gtari, et nous avons un souhait, presque une exigence‑: que tous les dirigeants actuels de l'Etoile partent en fin de saison! Ils sont tous responsables de ce qui s'est passé avant-hier au Stade olympique de Sousse. Et, s'ils ne sont pas complices, ils sont les témoins actifs de cet acte de «terrorisme sportif». Certains plus que d'autres, et ils se reconnaîtront. Honte à eux! Ecoutons à présent Faouzi Gtari : «Nous avions passé les deux jours précédant le match à Monastir. Arrivée et accès au Stade olympique de Sousse sans problème, sans incident. Avant la rencontre, j'ai longuement discuté sur le terrain avec Hamed Kammoun. Amicalement. Je me suis installé sur les gradins avec deux dirigeants du club et Jalel Krifa. Là aussi, rien à signaler, sauf qu'ils étaient près de mille du côté des supporters étoilés. Etonnant! Le premier incident, c'est au bout de 15 à 20' de jeu. Une partie des supporters de l'Etoile a envahi l'espace réservé à quelque 40 supporters d'EGSG et commencé à les tabasser, ce qui a nécessité une intervention du service d'ordre pour sauver et déplacer nos supporters à un autre endroit du stade. A la mi-temps, je ne vais jamais aux vestiaires car je considère que c'est le domaine privé des joueurs et de l'entraîneur. Toutefois, un coup de fil de notre trésorier, Abdelmajid Ben Rabeh ou plutôt un appel au secours, m'a incité à rejoindre en catastrophe les vestiaires. Mes joueurs étaient tout simplement en train de se faire agresser. Je suis descendu sous les insultes des supporters étoilés qui commençaient visiblement à s'échauffer face à la résistance… footballistique de nos joueurs. Je retrouve dans les vestiaires des joueurs gafsiens terrorisés et Aymen Mnafeg qui gisait sur une table de massage à demi inconscient. J'ai alors été voir l'arbitre lui signifiant que mes joueurs ne retourneront pas sur le terrain et que l'Etoile peut fêter sa qualification. Un dirigeant de l'Etoile est même venu me signifier sa solidarité, alors que le témoignage de mes joueurs et de mes dirigeants était formel : ce même dirigeant incitait quelques minutes plus tôt des énergumènes à tabasser mes joueurs. Ces énergumènes? Des soi-disant stadiers bâtis comme des malabars et qui n'avaient pas le profil du rôle qui leur était assigné. Hamed Kammoun a, pour sa part, accédé à nos vestiaires pour constater les dégâts, consoler Mnafeg et s'excuser pour ce qui s'est passé. Je suis par la suite revenu auprès de l'arbitre et du commissaire du match pour exiger l'application stricte du huis clos. Ils n'ont pas réagi puisqu'eux aussi étaient visiblement dépassés par les événements. Face à cette situation incontrôlable, j'ai été contraint de demander à mes joueurs de revenir sur le terrain. A mon retour sur les gradins, j'ai été pris à partie et les insultes pleuvaient de toutes parts. Au cours du match, un responsable de l'Etoile, qui se reconnaîtra, a fait pression sur Omrani pour qu'il ‘‘jette du lest'', ce qui a contraint le joueur à demander à plusieurs reprises son remplacement. En fin de rencontre, j'ai encore une fois été pris à partie et risqué l'agression physique. Heureusement que j'étais tout près de l'accès aux vestiaires. Si c'est ça le football, je n'en veux pas, je n'en veux plus. Issmah!». Pour avoir été souvent opposés à Slim Chiboub et ses pratiques, pour avoir toujours défendu le football joué contre tous les excès et toutes les dérives et pour rendre hommage à notre révolution, nous clamons haut et fort notre mépris pour ces pratiques que nous condamnons, même si nous savons que fédération (la coupe, c'est son domaine privé) et ligue sont incapables de prendre les décisions qui s'imposent ou peut-être oui si ces mêmes incidents avaient eu lieu à… Gafsa. nous savons que l'Etoile, ce n'est pas cela, comme nous savons que bon nombre de supporters qui appartiennent à cette institution sportive refusent ces pratiques. Le problème, le vrai, c'est que certaines personnes prennent nos clubs en otage et ceux-là doivent partir. Nous sommes tentés de dire leurs noms mais nous ne le ferons pas parce que nous n'avons pas envie qu'ils paraissent sur les colonnes de notre journal. Supporters étoilés, qu'attendez-vous pour les dégager ?! Elle est belle la coupe!