Le poste frontalier Wazen-Dhehiba est tellement stratégique que les forces pro-Gueddafi ont tenté par tous les moyens de mettre la main dessus. Leurs nombreuses et diverses offensives ayant échoué les jours précédents, les loyalistes n'ont toujours pas abdiqué et appellent du renfort. «Une équipe formée de personnes influentes s'est rendue il y a quatre jours à Remada pour entamer des pourparlers avec les rebelles, à travers les chefs de tribus de la région, Tunisiens et Libyens, qui se connaissent bien, à propos de la ville de Zentène. La première réunion s'est déroulée dans de bonnes conditions», nous confie M. Kilani Ben Aïssa, membre de l'Afar, qui était présent lui aussi. Par ailleurs, la tension sur le territoire libyen, non loin de la frontière, est montée d'un cran ces derniers jours. Les tirs sont entendus à Dhéhiba, la nuit et à l'aube principalement. Les habitants se sentent parfois très angoissés. Brahim B. Saâd qui vient d'arriver aujourd'hui d'El Galaâ nous rapporte : «Dernièrement, les insurgés ont attaqué la localité de Ghézaya. Leur offensive a eu son effet et a fait fuir les habitants hors de la ville. D'autres milices de Gueddafi sont alors accourues en renfort. La ville est maintenant minée dans ses environs». Et de poursuivre : «Il semble même que ces troupes pro-Gueddafi qui se sont rassemblées en grand nombre ont demandé pacifiquement à l'armée tunisienne de leur permettre de contourner les rebelles et de les surprendre par derrière, au point de passage. Une demande qui a été catégoriquement et logiquement rejetée». En effet, maintenant les forces tunisiennes et libyennes sont face à face. Les hélicoptères et les avions F5 tunisiens survolent sans cesse la zone. Nos hommes bien équipés et en grand nombre sont postés à la frontière. Une intervention imminente des forces de l'Otan pour bombarder les loyalistes rassemblés aux portes de Ghezaya n'est pas à écarter. Pour ce qui est du trafic routier, dans le point de passage, il connaît toujours une grande affluence dans les 2 sens. Des familles libyennes fuyant les combats, cherchant à se ravitailler ou désirant passer le mois de Ramadan parmi nous, continuent d'arriver. D'autres véhicules chargés de marchandises et transportant également des familles vont dans l'autre sens.