«Les portes du Parti Al Watan demeurent grandes ouvertes devant tous les Tunisiens, principalement les destouriens probes (qui ne se sont pas compromis dans des opérations de malversation et de corruption à l'époque du régime déchu) qui ont participé à l'édification de l'Etat moderne et dont l'exclusion injuste constitue une grande perte pour notre pays». C'est là la principale orientation qui présidera à l'action future du Parti Al Watan qui tenait, hier, son congrès constitutif au Palais des congrès à Tunis, en présence de plus de cinq cents délégués représentant les sections locales et régionales essaimant à travers le pays et de plusieurs invités et responsables d'autres partis politiques. Cette ligne directrice du Parti Al Watan a été exprimée par M. Mohamed Jegham, premier secrétaire général du parti, dans son rapport d'évaluation des activités du parti depuis sa création début mars dernier. Après avoir brossé un tableau exhaustif des choix politiques, économiques, sociaux et culturels que le parti a décidé de défendre et de promouvoir et après avoir rappelé le mouvement de scission mené «par six personnes qui n'ont aucun poids au sein du parti», M. Jegham a conclu son intervention en clamant que «le Parti Al Watan continuera son combat pour diffuser la culture de l'édification et s'opposer avec fermeté et rigueur aux forces de la régression, de la réaction et de l'obscurantisme». Un esprit, une orientation et une ligne de conduite générale que partagent les militants de base du parti ainsi que les responsables fondateurs d'Al Watan. Nizar Ben Saâd, universitaire et secrétaire général adjoint du parti, tient à souligner : «Pour dissiper les équivoques et les doutes qui ont accompagné la naissance de notre parti, nous précisons que notre objectif est de rallier les destouriens authentiques qui n'ont aucun rapport avec les corrompus du président déchu. Nous n'avons pas d'ennemis et nous ne voulons prendre aucune compétence pouvant faire avancer par son savoir-faire et son expérience le processus démocratique. J'estime qu'il est nécessaire que tous les partis qui se positionnent au centre établissent une coalition forte et pérenne en vue de contrecarrer la machine extrémiste, avec toutes ses composantes. Malheureusement, les choses sont toujours au stade des discussions et des bonnes intentions et la concrétisation tarde encore à venir». Quant à la jeune militante Soumaya Ben Aïcha, elle trouve que l'essentiel réside dans le programme du parti qui «comporte des idées intéressantes dans tous les domaines, des solutions pratiques et des objectifs ambitieux et clairement définis». Elle estime, d'autre part, qu'il est indispensable de mettre en œuvre un front des partis du centre dans l'objectif de contrecarrer les extrémistes et de faire en sorte que «notre pays demeure toujours une terre de dialogue, de modération et d'ouverture». De son côté, le jeune Nabil Rouissi estime que «la présence remarquable des jeunes aux travaux du congrès et la représentation de toutes les régions de la République montrent que le parti Al Watan a choisi la voie la plus difficile, celle de coller aux préoccupations du citoyen et à ses attentes dont en premier lieu l'emploi qui est notre priorité absolue». Pour les destouriens qui pourraient rallier Al Watan, il considère qu'il «serait dommage d'écarter ceux qui ont toujours fait montre de probité morale et intellectuelle et de dévouement sincère à la nation». Il est à préciser que l'ouverture du congrès a été marquée par la projection d'un film documentaire retraçant la naissance d'Al Watan, les activités et les rencontres tenues depuis mars dernier et comportant une séquence qui a suscité l'émotion et les applaudissements nourris des présents. Le leader Habib Bourguiba qui déclare : «Je suis optimiste quant à la réussite de la Tunisie de l'après-Bourguiba».