Le triste spectacle de la pelouse de Radès pourtant peu sollicité; la fermeture prolongée et en tout cas de plus en plus injustifiée du Zouiten; le manque de fonctionnalité de la pluspart de nos stades, ajoutés aux infrastructures inadaptées de la presque totalité de nos clubs et associations (il n'y a pas que le foot!), nous apostrophent à plus d'un titre sur l'efficacité de cet outil de travail censé engendrer des performances, donner naissance à des champions, optimiser leur utilisation et les rentabiliser. C'est non seulement une question de fonctionnalité, mais aussi une question de goût et de civisme. La construction anarchique et l'urbanisation sauvage, cela n'existe pas uniquement en architecture, mais aussi en sport: un gradin par-ci, une salle par-là, des vestiaires à la va-vite, un entretien improbable et voilà le décor imparfaitement planté depuis des années. A une certaine époque, les 52 salles étaient même à la pointe de la propagande qui voulait «qu'on a tout mis à la disposition de la jeunesse», mais on sait depuis quelque temps déjà que la plupart des salles sont inadaptées et truffées de défauts. Bien sûr, nous n'allons pas exiger tout et tout de suite, mais il y a tout de même quelque chose à faire. A plusieurs niveaux. • Dresser un état des lieux national Les opérations d'intervention n'ont pas souvent obéi à une logique : simple rafistolage qui ne servait à rien, sinon à cacher d'autres défauts. Le plus important, c'est de dresser un véritable état des lieux pour pouvoir fixer les priorités, les coûts et les délais. • Fixer des critères plus stricts pour la construction de nouvelles infrastructures sportives Nous n'avons rien inventé : construire un stade obéit à quelques règles de base, telles la sécurité et la fonctionnalité. Pratiquement, rien de tout cela dans nos stades. Même pas à Radès où, par exemple, la tribune de presse se trouve en plein fief des supporters. A El Menzah, il faut traverser le terrain ou carrément faire le tour du Stade pour accéder aux vestiaires. Ne parlons pas des autres stades qui manquent de tout : pas de tribune de journalistes, pas de buvette, pas de sécurité, sanitaires insalubres... Pas le minimum quoi! Aujourd'hui qu'on veut faire revenir le public, qu'on veut professionnaliser notre sport, qu'on veut augmenter les recettes et qu'on veut optimiser les performances, il est important de faire des stades et des complexes sportifs, de véritables lieux d'accueil.