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Elles rattrapent leur retard
Inscription en vue des élections
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 08 - 2011

L'Instance supérieure indépendante des élections a mené, ces dernières semaines, une campagne tambour battant pour inciter les citoyens âgés de 18 à 99 ans à s'inscrire dans les bureaux de vote dans dans la perspective d'élire la prochaine Constituante. Or cette période a non seulement coïncidé avec le départ en vacances de milliers de Tunisiens mais également avec le mois saint au cours duquel le ravitaillement quotidien en prévision de la rupture du jeûne continue à constituer une des principales préoccupations. Frileux au début, les citoyens ont commencé ces derniers jours à affluer de plus en plus massivement dans les bureaux de vote. Reste que les jeunes et notamment les femmes n'étaient pas nombreux au début à venir s'inscrire dans les bureaux situés dans les localités où elles habitent. Selon les dernières statistiques établies par l'Isie, leur nombre ne dépassait pas au cours des premières semaines 15% du nombre total des inscrits. La situation a évolué depuis. Les statistiques font état actuellement de 48% de femmes inscrites dans les bureaux de vote sur un total de trois millions d'électeurs, ce qui représente près de la moitié de la population totale des inscrits. Avant-hier, tôt le matin vers huit heures, deux jeunes femmes pénètrent dans l'enceinte de la municipalité de la rue d'Athènes devant laquelle une banderole géante a été installée, invitant les passants à entrer s'inscrire. Pas besoin de se renseigner auprès du bureau des renseignements. Les indications sont claires. Les fameux autocollants rose vif conçus dans le cadre de la campagne de communication ainsi que des flèches indiquent l'emplacement du bureau d'inscription qui se trouve au premier étage.
Se réapproprier le droit de voter
Dans une pièce peinte en gris, trois jeunes bénévoles, la mine sérieuse, tapotent les touches de leur ordinateur portable et introduisent les informations dictées par des visiteurs venus s'inscrire. Une femme accompagnée de son mari tend sa carte d'identité au jeune agent qui lui demande où elle désire s'inscrire. Deux jeunes filles pénètrent, à leur tour, dans le bureau pour s'inscrire. « Si j'ai mis tout ce temps pour venir m'inscrire c'est en raison de notre horaire de travail. Je dois me pointer au travail à sept heures et demie, fait remarquer Fatma, technicienne supérieure en santé, ce qui me laisse peu de disponibilité pour mes affaires courantes. Aujourd'hui, j'ai dû faire l'école buissonnière pour pouvoir venir m'inscrire. Pour la première fois de ma vie, je vais avoir l'occasion de voter librement pour le parti politique auquel j'adhère. Voter est un acte citoyen et un devoir envers la patrie. Je ne manquerai cela pour rien au monde ».
Convaincues qu'elles vivent un « moment historique », des femmes habitant les belles petites maisons du quartier Steg se trouvant dans la ville du Kram-Ouest ont décidé également d'aller s'inscrire dans le bureau de vote de leur arrondissement. Elles ont pris la décision de se réunir au cours de la semaine qui précède les élections afin de discuter des programmes des partis et du choix qu'elles vont faire. « Il y a trois grandes formations pour nous : Enahdha, Ettakatol et le PDP. Nous organiserons des réunions entre amis et en famille pour décider quel parti choisir », indique Fatma, secrétaire médicale.
Femme au foyer, Naïma Briki s'est inscrite aussi et ira voter dans l'établissement primaire Ali-Belahouane de la rue de Libye. « L'occasion s'offre enfin à nous de voter démocratiquement. Il s'agit d'un droit qui a été bafoué jusqu'ici. Il est temps aujourd'hui de se le réapproprier », affirme Aziza, une autre habitante du quartier, femme au foyer.
Quelques réticences
Parmi les femmes, il y a aussi celles qui sont réticentes. Dans un autre quartier mitoyen, Mongia A., enseignante, tient un petit commerce d'articles d'intérieur provenant de Chine. Cette quadragénaire, qui déclare ne faire confiance à aucun parti politique, n'envisage pas d'aller voter le 23 octobre, trouvant que « après la révolution, rien n'a changé. On est en train de faire du nouveau avec de l'ancien, mais la mentalité n'a pas changé. La corruption n'a pas disparu dans les administrations, les ministères... Je suis invalide, c'est pour cette raison que j'ai quitté le secteur de l'enseignement. Sous l'ancien régime, à chaque fois que j'allais demander de l'aide, on me demandait de verser une petite commission. Pour moi, politique rime avec corruption. Je n'ai confiance en aucun politicien ».
Femme au foyer, Sihem Chouikha, la cinquantaine pimpante, se rend tous les jours jusqu'au bureau de vote, puis rebrousse chemin, peu convaincue, en fin de compte, par les programmes présentés par les partis politiques. « Chaque jour je prépare ma carte d'identité et, avant d'aller au marché, je me rends au bureau de vote. Et puis je finis par me dire à quoi bon voter si je ne suis pas convaincue par les programmes présentés par les partis qui ne sont pas clairs à mon avis ». Femme au foyer, vivant à l'étranger et en vacances en Tunisie, Jelila renchérit vivement : « J'ai vraiment l'impression que les partis cherchent à se faire de la publicité. Les programmes ne sont pas clairs. En France, prenons le cas, à titre d'exemple, de l'UMP ou du parti de Marine Le Pen. Les idées que véhiculent chaque parti sont claires. On sait à quoi s'en tenir. Ce n'est pas le cas des partis ici. Outre cela, nous nous trouvons face à un nombre très élevé de partis. On ne sait pas pour qui voter. C'est une des raisons pour lesquels beaucoup ne se sont pas inscrits car ils ne savent pas pour qui voter ».
Interrogée sur la question de cette réticence, Bochra Bel Haj Hmida, avocate et militante, explique le manque d'enthousiasme exprimé par des femmes vivant dans des conditions difficiles et aux revenus modestes par le fait qu'elles ne se retrouvent « dans aucun discours ni programme politique ». Et de poursuivre : «J'ai eu l'occasion de discuter avec des femmes vivant dans des quartiers populaires et qui disposent de peu de ressources. Ce sont des femmes marginalisées qui ne se font pas d'illusion. Elles ne font confiance en aucun parti politique et jugent que ceux qui vont prendre le pouvoir demain ne se préoccuperont pas de leurs problèmes et vont profiter du système politique pour se faire une place au soleil et agir dans la corruption ». De son côté, Noura Borsali, membre indépendante de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique estime que l'instance chargée de la préparation des éléctions et le ministère des Affaires de la femme, ainsi que des ONG, auraient dû conjuguer leurs efforts pour lancer une vaste campagne d'information et de sensibilisation ciblant les femmes qui vivent notamment dans des endroits reculés, afin de les inciter à aller s'inscrire. « Le tissu associatif n'est pas en train de jouer son rôle comme il se doit, déclare pour sa part Mme Moufida Belghith, présidente de l'Association tunisienne pour l'action citoyenne. Il aurait fallu, par exemple, engager des jeunes pour faire du porte-à-porte afin de faire de la sensibilisation. C'est une façon de les impliquer et de leur faire prendre conscience de l'importance de l'évènement».


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