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Les lâcheurs de proie pour l'ombre
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 08 - 2011


Par Boujemaâ REMILI(*)
Joseph Staline, pendant la Seconde Guerre mondiale, aurait répondu à quelqu'un qui lui faisait savoir que le Pape n'était pas content‑: «De combien de divisions blindées dispose-t-il‑?». Ceux qui tiennent en main les appareils des partis ont aussi l'air de répondre, à propos de ceux qui, comme l'auteur de ces lignes, expriment leurs inquiétudes politiques concernant les risques que court le pays : «Qui sont-ils‑?». Mais ceux-ci ne devraient pas entrer dans un jeu puéril en retournant exactement la même question. Le moment n'est vraiment pas propice à ce type d'exercice.
La vérité des élites politiques tunisiennes va éclater le 24 octobre 2011. Sauf que cette vérité est connue d'avance. Une assemblée absolument ingouvernable, parce que ce qui se gouverne se planifie. Nous n'avons que trop souvent entendu l'argument justifiant le refus de l'alliance électorale des démocrates modernistes, parce que ce serait le système électoral qui aurait imposé d'aller aux élections en rangs dispersés, pour récolter le plus de «restes». Quelle belle stratégie que cette «politique des restes» !
Les véritables intentions se situent ailleurs. Tout le monde sait que, en l'absence d'un pôle crédible, qui emporte la conviction du trop grand nombre d'électeurs indécis et candidats à l'abstention, qui fait le poids face à Ennahdha et dont l'accord d'alliance serait conclu avant les élections et sert de base à la campagne électorale, avec des listes arrêtées d'un commun accord, en l'absence donc de cela, les partis démocratiques vont se faire ratatiner, parce qu'ils seront électoralement non crédibles, car personne ne comprendra sur la base de quoi ils se distinguent les uns des autres.
Ce scénario, tout le monde le connaît. Et c'est là-dessus que les stratégies post-électorales sont en train de se bâtir. Car il n'y aura pas d'autre choix pour beaucoup que de se tourner vers Ennahdha, qui deviendra ainsi maître absolu du jeu politique de la Tunisie post-révolutionnaire.
Cette voie est tellement crédible que même le système ex-RCD est en passe de basculer armes et bagages vers le parti islamiste. Mais qu'à cela ne tienne pour certains. N'ont-ils pas suffisamment assuré leurs arrières de ce côté-là, pour qu'ils se retrouvent en amis-amis aussi bien avec les «uns» qu'avec les «autres». Il est vrai que le parti islamiste peut considérer qu'il ne devrait pas trop faire peur et ne pas trop abuser de sa victoire, en restant légèrement en retrait et en mettant en avant des «façades modernistes», mais qu'il tiendrait suffisamment sous contrôle pour qu'elles ne puissent pas sortir de son dispositif.
Et on se retrouvera ainsi dans des situations à l'iranienne et la soudanaise, où beaucoup d'arroseurs ont été trop bien arrosés, pour finir en brochettes dans le broyeur des rouleaux compresseurs du totalitarisme.
Pourquoi un pays comme la Tunisie qui a su, par une incroyable subtilité de l'âme et de l'esprit, échapper historiquement aux schémas moyenâgeux, se retrouve-t-il de nouveau confronté à ce risque majeur‑? Il ne faut pas engager des moyens trop sophistiqués pour découvrir la réponse. Ce qui nous arrive est le résultat de l'attitude de ceux qui ont décidé de «lâcher la proie pour l'ombre», de laisser échapper le vrai pouvoir de gouverner sur une base démocratique et moderniste pour une illusion de pouvoir sous contrôle passéiste.
B.R.
*(Universitaire, homme politique)


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