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Religion et place publique
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 08 - 2011


Par Afifa Marzouki
A une enquête sur l'opinion des Tunisiens concernant le passage en direct sur les antennes à partir des mosquées, de la prière des trawih, pendant le mois de Ramadan, des internautes ont massivement répondu par l'approbation. Je ne sais quel est le profil de ces internautes mais j'avoue que leur réponse m'a un peu étonnée. Car si l'on considère la chose d'un point de vue strictement religieux, il me semble que la prière, par essence méditation intime, concentration sur soi, relation intérieure avec la transcendance, dégagement total de l'ici vers l'ailleurs, qui suppose un lieu retranché et confiné, se concilie difficilement avec la place publique, la rumeur de la rue, les échos de la cité et donc la diffusion au quotidien par haut-parleur interposé à travers les bourgs et les quartiers, faisant interférer le sacré et le profane, les mots du livre saint et l'agitation de la mêlée, le discours spirituel et l'affairement de « la multitude vile » et cela dans un désordre choquant.
Si l'on considère la chose d'un point de vue purement séculier, il me semble qu'à l'époque où on cherche à s'affranchir des jougs et à vivre libre dans le respect mutuel, on comprend difficilement que qui que ce soit vienne, au quotidien, intervenir dans l'intimité de tous ( malades, bébés, musulmans et non musulmans, pratiquants et non pratiquants, incroyants et libres-penseurs) leur imposer un discours sonore à haut débit, dont on n'entend pas les paroles (distance oblige !) mais le bruit de fond. L'effet escompté aboutit à son contraire puisque la sacralité du verbe inaudible est, au quotidien, vouée à l'évanouissement sous la nuisance d'une lamentable énergie acoustique. N'étant ni aux temps du Jihad ni aux temps des Croisades, on voit mal l'utilité et le sens même de cette pratique qui me semble jurer avec l'austérité du sacré et la spiritualité de la foi et constituer un dévoiement, une dérive au profit de la parade et de l'exhibition, une espèce de forcing qui confond rituel religieux et tapage populiste.
On pourrait faire les mêmes remarques concernant la cacophonie contre productive des haut-parleurs appelant à la prière dans un même quartier, mais à une seconde d'intervalle près : l'appel à la prière, souvent inutilement fort en milieu urbain, devient inaudible et confus à force d'interférences malencontreuses : il est temps que les autorités s'en mêlent et règlementent les débits et les effets d'échos en autorisant, quand il s'agit de minarets trop proches, des appels à tour de rôle, par exemple ! L'esprit de la révolution n'est pas d'éviter de parler de certains sujets devenus tabous pendant des années de dictature et qui continuent à l'être, c'est, au contraire, d'en débattre publiquement et de faire entendre les voix multiples des Tunisiens pour éviter les scléroses de tous genres et les animosités sociales : aucune démocratie ne peut être assise sans la libération des mots mais aussi sans la conscience, l'acceptation et le respect de nos différences.
La religion, dans son essence facteur d'équilibre, ne saurait être vécue sur le mode clinique et s'exprimer par la voie belliqueuse et rien ne justifie donc une quelconque mobilisation, surtout pendant ce mois de Ramadan, prétendant ré-islamiser le pays en uniformisant l'habit et les comportements et en jouant aux prophètes omniscients traquant tous ceux qui présentent le moindre signe de non-conformité à des modèles fictifs et séculaires. Nul n'a le monopole de la vérité et la dernière révolte ne portera pas ses fruits si elle ne s'accompagne d'une réelle révolution au cœur des esprits et des comportements : seules la tolérance, l'humilité et l'aménité peuvent nous aider à mieux vivre ensemble et, soyons-en convaincus, plus nous serons divers dans le respect du confort d'autrui et plus on avancera dans la quiétude et la sérénité.


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