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Roi des rois ou Rat des rats ?
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Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 08 - 2011


Par Hmida Ben Romdhane
«A force de forger on devient forgeron», dit-on. L'adage ne s'applique pas à tous les métiers. Ce qui est vrai pour le forgeron ne l'est pas pour le politicien, du moins pour certains politiciens, et notamment les piètres dictateurs qui sèment la désolation dans le monde arabe, dont trois ont rejoint la poubelle de l'Histoire et d'autres s'apprêtent à le faire.
Prenons l'exemple du dictateur libyen. Il a régné pendant 42 ans. Une période exagérément longue au cours de laquelle il n'a pas démontré une seule fois qu'il comprend ce que c'est que la politique ou ce que le mot politicien veut dire. En revanche, il a donné amplement la preuve que détenir le pouvoir pendant 42 ans ne fait pas forcément de son détenteur un politicien clairvoyant et généreux, comme tout politicien devrait normalement être.
Dans ce sens, Kadhafi a été durant tout son règne l'anti-politicien par excellence. Au lieu de servir son peuple, il l'a asservi; au lieu de l'éclairer, il l'a forcé à ressasser les inepties du "Livre vert" ; au lieu de le mettre sur la voie du développement économique et social, il l'a maintenu dans un état de sous-développement indigne ; au lieu de faire de son pays un paradis, compte tenu de l'abondance de matières premières, il en a fait un enfer, compte tenu de la pénurie de matière grise qui a toujours caractérisé ce dictateur un peu trop particulier.
Les derniers messages sonores de Kadhafi haranguant "les millions" et les exhortant à sortir de chez eux pour aller écraser "les rats" sont tragiques, mais pas du tout surprenants. Ces messages sont doublement significatifs: d'abord ils nous éclairent sur l'énormité du désarroi vécu par le dictateur ubuesque pendant les derniers jours de son règne ; ensuite ils nous édifient sur l'incapacité congénitale des dictateurs en général, et de Kadhafi en particulier, d'accepter l'idée qu'ils sont vomis par leurs peuples et qu'ils doivent partir.
Cette incapacité de regarder la réalité en face prend chez le dictateur clownesque libyen des proportions hallucinantes: les millions qui exprimaient leur joie et leur soulagement, qui piétinaient la bannière verte, qui déchiraient les photographies du "Guide", qui brisaient ses statues, ces millions donc étaient appelés au même moment à "écraser les rats, tuer les traîtres et résister aux croisés…".
Finalement, et tout le monde l'aura relevé, les vrais rats, ce sont Kadhafi et le dernier carré de sa famille et de ses partisans qui, après toutes les fanfaronnades, après tous les crimes commis contre le brave peuple de Libye, ont vite fait d'aller se terrer dans des trous quelque part dans le vaste désert libyen. Triste fin pour ce sinistre dictateur qui pendant 42 ans n'a rien fait d'autre que violer les droits fondamentaux du peuple libyen et voler ses richesses fabuleuses qu'il a outrageusement dilapidées en finançant des guérillas lointaines et des mouvements politiques douteux, en compensant à coups de milliards de dollars les victimes de ses actions terroristes ou encore en achetant le titre pompeux de "roi des rois d'Afrique"…
Le dictateur ubuesque est parti sans retour et le peuple libyen est soulagé. Après avoir perdu 42 ans, ce peuple est aujourd'hui appelé à tout reprendre à zéro, car Kadhafi n'a laissé derrière lui aucune institution politique, administrative, économique ou sociale susceptible de prendre le relais et de prendre en charge le pays. Sorti brusquement il y a 42 ans du désert, Kadhafi est revenu au désert et a laissé derrière lui un désert. Le peuple libyen doit retrousser ses manches pour tout construire à partir de zéro. Mais il ne doit pas se sentir seul. Il a beaucoup d'amis, dont le plus proche, pas seulement sur le plan géographique, est le peuple tunisien.
Le dictateur ubuesque est parti sans retour et le peuple tunisien est content. Nous avons une multitude de raisons de nous sentir soulagés par le départ définitif de Kadhafi (Kadhafou, disaient les Africains) car pendant son règne interminable, il nous a empoisonné l'existence par ses complots contre la stabilité de notre pays, ses extravagances, ses sautes d'humeur, ses chantages, sans oublier la condescendance avec laquelle il traitait les travailleurs tunisiens qui n'oublient pas que 30.000 d'entre eux furent expulsés en 1985 sur un simple coup de tête du dictateur.
Mais le grand soulagement des Tunisiens est qu'ils vont finalement avoir la possibilité d'établir des relations normales avec la Libye, chose que nous n'avons jamais pu faire depuis un certain 1er septembre 1969. La normalisation de nos relations avec le voisin du sud est d'autant plus facile à réaliser maintenant que le gouvernement transitoire de M. Béji Caïd Essebsi a géré les répercussions de la crise libyenne sur la Tunisie avec doigté et intelligence.


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