Depuis la création, en mars dernier, de notre instance, nous nous sommes souciés de rester à l'écart des polémiques et des débats stériles qui ne peuvent, en aucune manière, servir la jeune expérience démocratique tunisienne. Pour nous, il est fondamental que la publicité politique soit interdite, à l'instar de ce qui est pratiqué dans la majorité des régimes démocratiques, plus particulièrement dans le secteur audiovisuel. Il faut, cependant, souligner que dans la presse écrite, l'interdiction de la publicité politique n'est pas définitive. Nous considérons que la décision de l'Isie est une bonne décision au service du processus démocratique national et ne peut que servir la Tunisie qui s'apprête à vivre les premières élections réellement démocratiques et transparentes de son histoire. Il est inacceptable de permettre aux partis de s'adonner à la publicité politique, avec des procédés de marketing aussi provocateurs qu'ostentatoires, de manière à nous faire comprendre que la victoire n'échappera pas aux plus riches. L'expérience démocratique est réellement menacée par ces procédés qui peuvent porter une grave atteinte à la révolution et à ses objectifs. Il est préférable de laisser les journalistes faire leur métier, sur la base de la déontologie et de la pratique professionnelle, pour présenter les partis politiques à l'opinion publique et lui faire connaître leurs programmes et leurs orientations. A l'Inric nous estimons que la décision de l'Isie est propre à prémunir le processus démocratique contre toutes les formes de dérive ou de dépassement et à nous éviter les erreurs commises par les pays de l'Europe de l'Est qui sont sortis de la dictature des partis communistes pour tomber dans celle de l'argent.