Je ne suis ni économiste ni spécialiste en marketing, mais une simple citoyenne qui travaille et consomme et qui suis de plus en plus perplexe face à la montée des prix… Comme des millions de consommateurs tunisiens, je vais, chaque jour, ou presque, à l'épicerie ou au supermarché, faire mes courses, consacrées essentiellement, d'ailleurs, à l'alimentaire. Depuis plusieurs mois, chacun s'est aperçu de la hausse des prix des denrées de consommation courante, comme l'eau, les légumes, les fruits, la viande… On se dit que la révolution a un prix, que tout est déstabilisé, que les dégâts collatéraux sont bien minimes, comparés à d'autres pays et que tout rentrera dans l'ordre… sans savoir quand exactement! On s'étonne, on s'énerve et on râle, car le budget est de plus en plus serré. Mais on se dit qu'il y a plus malheureux que soi… Aujourd'hui, en fin de matinée, je suis donc allée dans une grande surface de Tunis, acheter entre autres un paquet de café : cette boisson consommée depuis des siècles, d'abord dans les pays arabes puis partout dans le monde, est devenue synonyme de bon réveil matinal, de convivialité et même d'une jeunesse éternelle! (Ah! le beau George Clooney!) Une marque locale connue avait jusque-là ma préférence: du café moulu 100% arabica, avec un prix un peu élevé, il est vrai (3D,700 les 250 grammes), mais qui avait le mérite de plaire à toute la maisonnée! Comme je n'avais pas trouvé ce paquet la semaine dernière, j'ai été très heureuse (eh oui, ce sont ces petits plaisirs qui égayent notre journée…) de le retrouver au rayon approprié, sans étiquette de prix toutefois. J'en ai pris deux paquets et avec d'autres produits dans mon panier, je me suis dirigée vers la caisse. Or, la somme réclamée dépassait de plus de 7 dinars celle que j'avais approximativement évaluée. J'ai donc dit à la caissière qu'elle avait fait une erreur, mais elle m'a rétorqué que le prix du paquet de café s'élevait à 7D,400. Devant mon étonnement, voire mon effarement, plusieurs employés du magasin sont venus vers moi et, gentiment et poliment, m'ont expliqué qu'il y avait eu effectivement une hausse des prix du café. Un produit de consommation courante qui double de prix! Les employés ont trouvé cela exagéré, mais que pouvaient-ils faire ? Comment réagir face à cette flambée des prix ? Je n'ai donc pas acheté de café et je suggère à tous ceux qui ont l'habitude de le consommer (un paquet de couleur noire) de boycotter ce produit car, en ce qui me concerne, je refuse de me libérer d'une dictature pour tomber dans une autre, plus sournoise, mais réelle : celle des profiteurs !