Samedi, au Collège international de Tunis, lieu de rencontre et de réflexion, où l'on vient de loin confronter les idées, développer les théories, échanger, convaincre, Michel Deguy évoquera le thème du «Soulèvement». Michel Deguy, philosophe et poète, et «philo-poète» selon Jalel El Gharbi qui le présentera, est professeur émérite de lettres à l'Université de Paris VIII. Il a présidé le Collège international de philosophie , a reçu le Grand Prix National de la Poésie, et le Prix de poésie de l'Académie française. Il a publié sans relâche de 1959 à 2010, son premier ouvrage étant Les Meurtrières, et le dernier L'Etat de la désunion. Sa bibliographie , impressionnante, aligne une cinquantaine de titres, essais ou poésie. De lui, Jalel El Gharbi qui a travaillé sur son œuvre, écrit: «Ni poète ni philosophe, Michel Deguy est philo-poète. Dit autrement, il est philosophe-poète et poète-philosophe. Très tôt, il s'est inscrit dans cette zone où la poésie œuvre d'abord à répondre à la question : qu'est-ce que la poésie? Entre la pensée transitive de la philosophie, et celle intransitive de la phénoménologie, par exemple, l'œuvre de Deguy a su apparier ‘‘penser'' et ‘‘penser à'' dans une perspective qui privilégie le questionnement et trouve dans la réponse de quoi alimenter les questions relatives à notre monde, à la lecture que nous en faisons. La poésie est ainsi bien plus qu'un genre, bien plus qu'un mode d'être, elle est sa fonction herméneutique, cognitive. Elle est un mode de connaissance. C'est un de ces outils qui permettent de lire les soulèvements, tout cela qui secoue notre monde. Sismographe est le poète : il fait signe, il alerte, il donne à lire, il anticipe, il lit»