• Le programme est doté de ressources financières d'une valeur totale de 40 millions d'euros sur trois ans. • Les prévisions tablent déjà sur la possibilité de faire bénéficier pas moins de 450 projets individuels d'un appui dans un premier temps. Nombreux Tunisiens ont travaillé durant des années en Libye, soit à titre individuel, soit dans le cadre de la coopération entre les deux Etats. Plusieurs secteurs d'activités ont été ciblés, dont l'administratif, le médical et le paramédical, les hydrocarbures, le commerce… Cette main-d'œuvre spécialisée a acquis au fil des ans une longue expérience qui peut être mise à profit pour contribuer au développement de notre pays. En effet, le conflit armé entre les révolutionnaires et le régime en place a contraint des milliers de personnes — non seulement des Tunisiens, mais d'autres nationalités — à rentrer dans leurs pays pour des raisons de sécurité. Certains ont réussi à emporter avec eux ce qu'ils peuvent : leurs revenus, leurs équipements et leurs matériels. Mais la priorité était de rentrer à la mère patrie sain et sauf avec tous les membres de sa famille. Plusieurs émigrés n'ont pas pu, en fait, prendre leurs biens, car la situation ne le permet pas. D'autres veulent retourner en Libye, une fois la situation stabilisée définitivement. Beaucoup de chance de succès Toutefois, ces travailleurs rentrés de Libye ne doivent en aucun cas constituer un fardeau pour la société en tant que nouveaux chômeurs qui s'ajoutent au nombre considérable déjà existant. Les autorités parlent d'environ 700.000 chômeurs répartis dans toutes les régions depuis la révolution du 14 janvier. Des programmes ont été mis en place en vue de réduire un tant soit peu ce nombre. La France s'est dite disposée à prêter main-forte pour aider les ressortissants tunisiens revenant au pays pour les aider à créer leurs propres projets avec la possibilité, évidemment, de faire travailler d'autres personnes dans la région qu'ils choisissent. Un arrangement administratif relatif à la réinsertion socioéconomique des Tunisiens revenus de Libye par le moyen du microcrédit a été signé à cet effet avec le ministère des Affaires sociales le 23 septembre dernier. Il s'agit de mettre en place un dispositif de microcrédit au profit des Tunisiens rentrés de Libye. C'est l'association Enda inter-arabe qui prendra en charge ledit programme grâce à un fonds versé par l'ambassade de France et financé par le ministère français de l'Intérieur, de l'Outre-mer, des Collectivités locales et de l'Immigration, dans le cadre du programme de développement solidaire. Ce programme est doté de ressources financières d'une valeur totale de 40 millions d'euros sur trois ans. L'objectif principal fixé est de soutenir la formation professionnelle et le développement régional, notamment à travers des initiatives économiques dans toute la Tunisie. Les émigrés qui ont déjà acquis de l'expérience peuvent bénéficier d'une formation ciblée durant quelques mois en vue de se perfectionner et d'améliorer leurs connaissances dans un secteur donné. Ainsi, une fois la formation terminée, ces futurs promoteurs sont en mesure de monter leurs projets avec beaucoup de chance de succès. Il ne suffit pas, bien sûr de bien choisir le secteur d'activité rentable, mais aussi de savoir gérer le projet dans un souci d'assurer sa pérennité. C'est le 19e projet du genre signé pour un dispositif totalement adapté à la conjoncture économique et sociale que vit actuellement notre pays. Ce nombre élevé des Tunisiens qui ont travaillé en Libye peuvent profiter de nouveaux horizons qui s'ouvrent devant eux et d'intégrer d'autres personnes avec eux pour créer de nouvelles richesses et participer, ensemble, au développement de notre pays, appelé à relever plusieurs défis au cours de la prochaine période. Les prévisions chiffrées tablent déjà sur la possibilité de faire bénéficier pas moins de 450 projets individuels d'un appui dans un premier temps. Les dossiers des demandeurs seront examinés et sélectionnés par l'association Enda inter-arabe. Cette dernière effectuera par la suite le suivi des projets retenus, et ce, en partenariat avec le ministère tunisien des Affaires sociales. Le mot d'ordre devrait être : réussir le lancement du projet et assurer sa pérennité. Les moyens financiers seront disponibles pour cela. Cette association est un acteur privilégié du partenaire français qui a opté pour l'encouragement du tissu associatif dans les projets de développement. Le Forum de la société civile organisé au mois de mai dernier a été une occasion propice, par exemple, pour entamer une collaboration étroite avec l'association Enda inter-arabe afin d'atteindre des objectifs précis pour une catégorie ciblée de personnes. Un petit coup de pouce est parfois suffisant pour démarrer un projet rayonnant dans un quartier ou une délégation. En principe, nombre de travailleurs en Libye ont constitué déjà un pactole qui leur permet, avec le soutien attendu, de lancer leur activité dans les petits métiers et de participer ainsi à la dynamisation de la vie socioéconomique dans leur région.