"L'obligation de rendre compte, la formation et la réforme du cadre juridique" tels sont les principaux remèdes à apporter au paysage médiatique, selon l'Instance nationale indépendante pour la réforme de l'information et de la communication (Inric). Ces propositions ont été formulées lors d'un atelier de travail organisé par l'Inric et l'Institut arabe des droits de l'Homme (Iadh) sur le thème : "L'héritage lourd des médias : comment bâtir l'avenir ?" Au sujet de l'obligation de rendre compte et de la réconciliation, l'Inric a signalé dans un communiqué publié, samedi, l'enjeu de divulguer la liste des noms qui ont participé à la détérioration du secteur de l'information et qui font semblant aujourd'hui de défendre le métier, outre, le démantèlement de l'Agence tunisienne de communication extérieure (Atce) et de faire connaître au public les dossiers la concernant. l'Inric suggère, à ce propos, de s'inspirer de l'expérience tchèque dans ce domaine. S'agissant du volet de la réforme juridique de l'information, les participants ont recommandé l'application des textes juridiques élaborés par les différentes structures dont le Code de la presse et le décret-loi relatif à l'accès aux sources d'information. L'objectif étant de les hisser au rang des normes internationales en la matière et, notamment, le document de l'ONU. Il s'agit également de concrétiser et de respecter toutes les dispositions des accords conclus en vue de bénéficier des quotas de publicité. Les participants ont, par ailleurs, mis l'accent sur la nécessité de renforcer les compétences des professionnels à travers la révision des programmes d'enseignement au sein de l'Ipsi et d'encourager la spécialisation journalistique. Il y a lieu, par ailleurs, de mettre à profit les compétences tunisiennes à l'intérieur et à l'extérieur du pays en vue de garantir l'encadrement et le recyclage des journalistes, et d'adopter une stratégie de formation basée sur des normes scientifiques, en plus de la réhabilitation des compétences marginalisées au sein des entreprises publiques. Permettre aux médias audiovisuels de posséder leurs propres équipements de diffusion afin de leur éviter les dépenses superflues et dynamiser le rôle de la société civile et des organisations de défense de la liberté de presse sont également des demandes pressantes formulées par les participants à l'atelier. L'objectif est de conférer plus d'efficience au rôle de la société civile et des organisations de défense de la liberté de presse afin qu'elle jouent le rôle qui leur échoit au sein du processus de réforme du secteur, et de garantir le développement d'une presse citoyenne qui assumera son rôle en dénonçant les dépassements et les erreurs répétées spécialement dans le secteur de l'information.