L'équipe a encore besoin de quatre points pour se mettre à l'abri. Cela est dans ses cordes A pareille période de la phase aller, la JSK a glané douze points grâce à ses quatre victoires remportées face à l'ESZ, l'ASK, l'ESS et le CSHL, alors qu'au retour elle a ramassé le même nombre de points en obtenant trois victoires face au CA, à l'ASK et au CSHL et trois nuls, devant l'ESZ, le ST et EGSG. Cette égalité de points est édifiante quant à la prestation des joueurs, leur manière d'appréhender les matches à domicile ou en déplacement ainsi que leur rythme de jeu. En effet, l'équipe aghlabide a pris la bonne habitude de débuter plus ou moins bien les deux phases du championnat et de récolter le maximum de points possibles lors des quatre premières journées, avec à la clé, six points à l'aller et huit points au retour. Cela prouve qu'après une longue période de préparation d'intersaison ou de mi-parcours du championnat, les joueurs kairouanais affichent clairement leurs intentions et leurs prédispositions. Ils ont le mental et la motivation qu'il faut pour bien négocier leurs matches sans appréhension injustifiée et sans le moindre excès de confiance ou de facilité. Toutefois, passée cette période faste, les joueurs fléchissent inexplicablement et lâchent du lest. Ils n'ont plus la même rigueur et la même force de caractère et montrent des signes inquiétants de lassitude et de désintéressement, notamment lors de leurs matches perdus à l'aller et au retour, face au CAB et au CSS. Mais dès qu'ils sont acculés au pied du mur ou pressés de toutes parts, ils sont capables de tenir un rythme élevé, d'évoluer avec suffisamment de sérieux et d'application et de retrouver la joie de jouer et la plénitude de leurs moyens. C'est le cas du match JSK-ESS de l'aller (2-1) et celui du match retour CSHL-JSK (0-1). Deux matches repères, couronnés par deux victoires, tout aussi salutaires que miraculeuses et qui ont permis aux Aghlabides de dissiper provisoirement le doute et de sauver de justesse une situation compromise. Pour la dixième journée disputée, face à l'EST, la JSK n'avait pas la moindre chance de faire quoi que ce soit, aussi bien à domicile qu'à l'extérieur, vu le déséquilibre des forces en présence et la fragilité psychologique de la plupart des joueurs kairouanais quand ils sont confrontés au leader de la compétition. Des hauts et des bas, oui, mais… En dépit de ses résultats en dents de scie et de son visage méconnaissable à certains moments de la compétition, la JSK a tout de même, à son actif, huit victoires et vingt-huit points et occupe toujours la septième place au classement général (maintenant en compagnie de l'OB), au terme de la vingt-troisième journée du championnat. Un parcours jusque-là honorable mais ni vraiment très satisfaisant ni très sécurisant. Et pour cause! La JSK mérite mieux, ne serait-ce que pour avoir engagé un entraîneur de grand renom et un grand nombre de joueurs professionnels, lors des deux mercatos, à coups de dizaines de millions, et consenti beaucoup de sacrifices pour mettre sur pied un onze compétitif. Elle est entourée de tous les égards par un bureau directeur qui veille au grain et ne lésine pas sur les moyens et bien épaulée par un public en or et tout acquis à sa cause. Pourtant, les résultats sont, compte tenu de toutes ces considérations, en-deçà des attentes et des espérances et ne sont nullement sécurisants, vu que mis à part les six premiers, les huit autres sont, à des degrés divers, menacés par le spectre de la relégation. Par conséquent, Mrad Mahjoub et ses protégés savent, à présent, à quoi s'en tenir et sont les mieux placés pour défendre, toutes griffes dehors, les couleurs ‑aghlabides, sauver méritoirement leur place parmi l'élite et conserver leur position au classement. Vaste programme pour Mrad Mahjoub qui se trouve dans l'obligation de naviguer à vue, d'aborder chaque match «au cas par cas» et de laisser ses joueurs en éveil constant pour qu'ils soient à même de tirer à bon escient leur épingle du jeu. Vaste programme aussi pour tous les joueurs, sans exception, pour qu'ils fassent encore un petit effort, évitent le moindre risque de relâchement et la moindre autosuffisance et fassent preuve d'abnégation et de surpassement, lors des trois derniers matches du championnat dont deux déplacements successifs face à l'USM et l'ESHS, périlleux et lourds de conséquences, avant le match de clôture, face à l'OB, à Kairouan. Bref, pour être égale à elle-même, à l'aller comme au retour, et mériter un grand bravo, la JSK se doit impérativement de remporter une victoire et d'obtenir un nul, au moins, d'ici la fin du parcours.