Le ministère de l'Equipement et de l'Aménagement du territoire organise, du 26 octobre au 1er novembre 2011, une consultation publique sur le projet de desserte autoroutière de Kairouan, Sidi Bouzid, Kasserine et Gafsa. Des conférences seront organisées aux gouvernorats de Ben Arous, Zaghouan, Kairouan, Sousse, Sidi Bouzid, Kasserine, Gafsa et Sfax, en vue de prendre connaissance des observations et des recommandations des représentants de la société civile et de toutes les sensibilités politiques et économiques portant sur les variantes techniques possibles, contenues dans l'étude préliminaire relative à ce mégaprojet. Le ministère de tutelle a décidé de mettre à la disposition de toutes les parties concernées, à partir du 10 octobre, un rapport sur les "contraintes environnementales et les valeurs de tracé", dans les sièges des gouvernorats, des délégations, des municipalités et des directions régionales de l'équipement. La Banque européenne d'investissement (BEI) a confié le projet d'études de la desserte autoroutière de Kairouan, Kasserine, Sidi Bouzid et Gafsa au consortium de deux sociétés (COBA S.A et SCET Tunisie, société centrale pour l'équipement du territoire). Le développement des études se fait sous la supervision de la Direction générale des ponts et chaussées relevant du ministère de l'Equipement. Ces études renferment quatre phases, à savoir les études préliminaires, d'avant-projet sommaire, d'avant-projet détaillé et le projet d'exécution, y compris la préparation des dossiers d'appel d'offres pour le lancement de la consultation des entreprises. La durée de ces études est fixée à 28 mois. Concernant la phase d'études préliminaires, elle vise l'établissement et le choix de toutes les liaisons à étudier, qui seront considérées comme autoroutières. Sont considérées également en phase d'étude préliminaire les résultats des études de trafic et les résultats de rentabilité économique permettant de déterminer les niveaux d'aménagement à accorder à chaque liaison. Quant aux études de tracé des variantes, elles définissent la zone à desservir par cette desserte autoroutière dans les gouvernorats de Kairouan, Sidi Bouzid, Kasserine et Gafsa et leur connexion à Tunis. Ledit projet indique que pour établir le réseau autoroutier, il faut commencer par localiser les centres urbains et les pôles économiques sur toute la zone d'étude. La desserte de ces centres et de ces pôles, ou la liaison entre eux, nécessite une analyse socioéconomique préliminaire. Cette dernière porte sur plusieurs aspects, dont la population (les statistiques de l'INS pour l'année 2009), les activités économiques et les zones industrielles et logistiques existantes et projetées (agriculture, élevage, industrie, activité minière, tourisme, artisanat). L'accent sera également mis sur l'activité agropastorale et sur l'activité minière (bassin minier de Gafsa), les infrastructures de transport roulier, ferroviaire, maritime et aérien, les établissements d'enseignement supérieur et les technopôles. Autre axe non moins important qui sera pris en considération dans ce projet : celui de l'analyse du trafic sur le réseau routier existant dans la zone du projet, qui repose sur des recensements de trafic réalisés par le ministère de l'Equipement en 2007. La hiérarchie du réseau routier dans la zone du projet est analysée dans le but de comprendre l'articulation des raccordements rouliers une fois l'autoroute réalisée. Certaines routes secondaires peuvent, une fois l'autoroute réalisée, devenir des axes de circulation importants permettant le rabattement du trafic entre l'autoroute et les localités situées dans sa zone d'influence rapprochée. Afin d'établir ce réseau autoroutier des différentes variantes, le ministère a opté pour la localisation des infrastructures (ports et aéroports) existantes et projetées, et ce, en vue d'assurer la liaison des différents pôles économiques existants et projetés à ces infrastructures. En plus de ces contraintes de conception, les couloirs vont devoir être conçus de manière à éviter les zones techniquement problématiques (forte pente, traversée d'oued important, écoulement d'eau en nappe, étendue d'eau), éviter aussi de perturber les infrastructures agricoles (périmètres publics irrigués, plantations arboricoles, boisements forestiers), de pénaliser les milieux agricoles de bonne potentialités physiques qu'ils desservent) et contourner les villes et villages desservis à une distance suffisante pour éviter la gêne pendant les travaux. Cette distance ne doit pas dépasser une dizaine de kilomètres pour inciter les usagers à emprunter l'autoroute. Il est à signaler que la méthodologie adoptée pour l'établissement des variantes de tracé est la liaison de ces villes à Tunis en premier lieu, et la desserte des pôles urbains des quatre gouvernorats par la suite. La conception du couloir autoroutier des quatre gouvernorats va être optimisée de manière à éviter de perturber les principales composantes des milieux naturels et humains. Cette étude sera financée par la BEI, moyennant une enveloppe de 4,6 millions d'euros (environ 9,2 millions de dinars). Quant au réseau autoroutier, il sera réalisé sur une longueur de 348 km, dont 150 considérés comme tronçons prioritaires.