Résolument ouverte sur son environnement international, la Tunisie a fait clairement le choix d'intégrer l'économie de marché, concrétisé par la signature de plusieurs accords internationaux bilatéraux. En effet, et dans le domaine du transport, environ 98% du commerce extérieur du pays passent par la mer, plus de 80 entreprises de transit et plus de 400 entreprises maritimes et portuaires participent aux opérations d'importations et d'exportations tunisiennes. La position géographique de la Tunisie, entre les deux rives de la Méditerranée, lui a offert des avantages comparatifs incontournables en termes de proximité du grand marché européen, de mitoyenneté des principales routes maritimes méditerranéennes, et de positionnement en tant que tête de pont œuvrant sur le grand espace maghrébin et nord- africain. Plus d'efficacité, plus de célérité et de sécurité, maîtrise des coûts, telles sont les finalités des autoroutes de la mer. La Tunisie, qui a adopté ce nouveau concept, a entamé un plan d'action dans le but de servir de manière efficiente tant ses exportations que le trafic généré par les entreprises étrangères implantées sur son territoire. Ce plan d'action est focalisé notamment sur l'adaptation et la modernisation de l'infrastructure maritime, aérienne et ferroviaire, la libéralisation des maritime et roulier des marchandises et la réforme portuaire. Il est axé également sur l'organisation des professions maritimes, portuaires et des transitaires, la mise à jour de la réglementation des trois modes de transport et du multimodal ainsi que la mise en place d'un réseau intégré de traitement de l'information du commerce international Tunisie Trade et de la liasse de transport. Maîtrise de la logistique intégrée Intermodalité et interopérabilité, concepts-clés du transport de bout en bout , ont déjà trouvé leur application en Tunisie pour dégager par chemin de fer le port de Radès des conteneurs à destination des grands centres urbains Sousse, Sfax et Gabès. 3.500 TEU, 100.000 semi-remorques par an, une soixantaine de transporteurs TIR et plus de 80 transitaires traduisent la réalité du transport multimodal en Tunisie, appelé à se développer pour satisfaire l'accroissement soutenu des échanges extérieurs de la Tunisie, notamment avec l'Europe. La Tunisie entend tirer profit de son avantage économique comparatif intimement lié à sa position géographique, via une maîtrise de la logistique intégrée. De même, à l'actif du secteur du transport maritime, 23 lignes reliant les ports tunisiens aux principaux ports méditerranéens et européens. Des départs sont assurés en flux tendus sur Marseille et Gènes. Des navires rapides, offrant les capacités nécessaires, assurent le transport maritime en respectant les règles de sécurité et de l'environnement. La Compagnie tunisienne de navigation (CTN) a contribué à la promotion des échanges extérieurs de notre pays comme en attestent les opérateurs économiques, qu'ils soient importateurs ou exportateurs et le rôle catalyseur qu'elle joue pour l'attrait des investissements. Pour ce qui des activités du transport des marchandises sur les lignes régulières de la CTN, celles-ci accaparent une part de marché avoisinant les 60% pour le Roll. La CTN offre, par ailleurs, un service de porte à porte en flux tendu, adapté aux exigences des secteurs textiles et pièces autos, et ce, en coordination avec les transporteurs internationaux roulier TIR. Notons que l'activité transport marchandise participe à raison de 47% au chiffre d'affaires de la compagnie, le chiffre d'affaires fret a augmenté et s'élève à 130MD. Le développement de l'infrastructure et les projets réalisés dans le domaine du transport maritime ont largement contribué à la croissance et à la compétitivité de l'économie nationale. Les armateurs tunisiens constituent ainsi un véritable pont reliant la Tunisie à la Méditerranée, contribuant ainsi au développement et à l'enrichissement de cet espace à tous les niveaux. Le secteur du transport maritime assure 92% des échanges commerciaux à l'échelle internationale et 98% à l'échelle nationale. Sa contribution au PNB est passé de 6 à 7%, sachant que le volume des investissements a doublé passant de 2.700MD au cours du Xe plan à 6.500MD durant le XIe plan, soit 15% du volume global des investissements du pays. La Tunisie, en tant que premier pays du sud de la Méditerranée à avoir signé un accord de partenariat et d'association avec l'Union européenne pour l'instauration d'une zone de libre-échange, n'a cessé de manifester sa volonté de coopérer avec cette union, à travers la promotion du secteur du transport qui constitue un pilier fondamental pour la réalisation de l'intégration de la Tunisie dans son environnement. La stratégie nationale tracée a favorisé l'adhésion au système des autoroutes maritimes. Les autoroutes de la mer : des liens intermodaux plus efficaces Parmi les projets pilotes définis pour les années à venir, figure celui des autoroutes de la mer qui constitue une initiative venant renforcer le transport intermodal basé sur l'intégration du transport maritime de courte distance, sans la logistique du transport. Ce projet vise la concentration du flux du transport sur les routes maritimes et la réduction de la congestion des routes à travers une modification modale. Lancé par la Commission européenne en 2007, ledit projet tend à renforcer les liens maritimes intermodaux entre l'Europe et les pays du sud de la Méditerranée et à mettre en œuvre les recommandations formulées dans le cadre du plan régional du transport et de la politique de voisinage. Autant dire que les projets des autoroutes de la mer ne peuvent être réduits à de simples liaisons maritimes de port à port. La valeur ajoutée attendue de l'approche régionale doit conduire à une concentration du fret, à un meilleur équilibre des flux et de nouvelles opportunités de connexions entre les marchés. La Tunisie a donc adhéré au projet des autoroutes de la mer, en présentant sa candidature au projet pilote sur les axes de Marseille et Gênes au sein du consortium précité. A l'évidence, le développement systématique d'approches multimodales et l'intégration des opérations de facilitation des passages portuaires et frontaliers, notamment dans le cadre des autoroutes de la mer, montrent que la Tunisie est passée à la vitesse supérieure. L'enjeu est essentiel, il s'agit de rendre aussi fluide que possible le transport de bout en bout du commerce extérieur de nos économies et de faire en sorte que la logistique du transport soit de moins en moins cause de retards et de surcoûts, et de plus en plus facteur de promotion des échanges. Ce projet bénéficie d'un programme d'appui technique, spécifique et de dispositions incitatives de la part de la Commission européenne. Il s'agit de la mise à niveau des ressources humaines et de la garantie de la qualité des services qui comportent des programmes innovants, visant le développement de la capacité des ports et des services intégrés et de la garantie de l'efficacité du transport maritime et terrestre en vue de répondre aux besoins du marché. Le soutien européen se reflète notamment dans l'organisation de sessions de formation dans toutes les disciplines et les métiers de la mer, au profit des agents des structures concernées par le transport maritime. La Tunisie tentera également de répondre aux engagements relatifs à l'amélioration de la qualité des services du transport intégré, la garantie de la sécurité des marchandises et la continuité du travail au sein du port de Radès, dans l'objectif de réduire les délais d'entreposage des marchandises de 7 à 3 jours. Conformément à ces objectifs, les efforts seront axés sur l'amélioration de la rentabilité, la réduction des coûts au niveau de toute la chaîne de transport, la simplification des procédures à travers le contrôle sélectif des marchandises par les services douaniers et l'adoption du système de guichet unique au port de Radès et au niveau de tous les intervenants dans le secteur. Il s'agit également de développer l'utilisation des TIC dans le transport maritime afin de pouvoir assurer le suivi des services des navires et des marchandises, d'établir un système de veille et de prospection, de compléter le système de la liasse unique, de manière à toucher les intervenants privés et les ports et à promouvoir un transport intelligent.